Il n’en était pas moins impossible d’être une jeune Noire dans une fac majoritairement blanche sans distinguer l’ombre de la discrimination positive. Je sentais posés sur moi les regards scrutateurs de certains étudiants, et même de
quelques professeurs, qui semblaient dire : « Je sais pourquoi tu es là. » Cela me pesait, même si, dans certains cas, je suis persuadée que mon imagination y avait aussi sa part. Le doute était instillé : n’avais-je été admise que dans le cadre d’une expérience sociale ?
Quand j’étais première dame et que je parvenais au terme d’une semaine trépidante, j’avais besoin qu’on me rappelle comment elle avait débuté. Mon appréciation du temps commence cependant à changer.
Mes filles, qui ont emménagé à la Maison-Blanche avec leurs Polly Pockets, un doudou baptisé Blankie et un tigre en peluche appelé Tiger, sont à présent des adolescentes, des jeunes femmes avec chacune leurs projets et leur voix pour se faire entendre.