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Critique de Iansougourmer


Le faste des morts rassemble trois des premiers écrits de Kenzabûro Ôé, prix Nobel de littérature 1994 (1957, 1958,1963). Ces trois nouvelles révèlent avec éclat le talent de l'écrivain et méritent vraiment d'être lues, pour la finesse d'écriture et la capacité de Ôé à toucher le lecteur, à l'intriguer, à le bouleverser.

La première nouvelle, le faste des morts, première publication de l'auteur est très dérangeante car elle étudie les limites entre la vie et la mort. En effet un étudiant accepte un petit boulot, il doit déplacer les cadavres utilisés par la faculté de médecine d'une cuve de formol à une autre. Alors qu'il effectue ce travail dans la pièce exiguë du sous sol, la présence des morts s'impose à au personnage et par son entremise à nous, et, peu à peu, rend l'atmosphère suffocante : baignants dans le formol, les morts semblent évoluer dans un univers ou ils deviennent des êtres vivants qui se meuvent dans le liquide glauque disparaissants et apparaissants alternativement des profondeurs de la cuve, et donnent par leur odeur l'impression dérangeante qu'ils mènent une nouvelle vie, dans un univers sombre, parodie de leur vie terrestre et dont le formol rappelle étrangement le liquide amniotique dans le ventre des mères, ce qui peut laisser songeur. L'auteur veut-il nous signifier à travers cette nouvelle que les limites entre la vie et la mort, que l'on souhaiterai intangibles, sont inadéquates et qu'ils existe une vie après la mort ? Ou veut-il nous signifier que l'on ne dout pas oublier les morts ? Je laisse à chacun son interprétation personnelle... C'est d'ailleurs tout le talent d'Ôé, de réussir à entrer en resonnance avec ce qu'il y a de plus profond en nous, tout en traitant avec une grande habileté de sujet délinquants.

La deuxième nouvelle, le ramier, traite de la vie d'un jeune enfant dans une maison de correction. L'auteur parvient à nous attacher à ces jeunes enfants, qui sont des délinquants, en nous exposant, sans pathos assommant mais dans son style sobre et émouvant, la vie dure que les enfants mènent, entre vie matérielle rude, brimade des éducateurs. On est attristés de voir ces enfants qui confrontés aux dures lois de la société ne se comportent plus comme des enfants mais comme une bande aux attitudes dures et cruelle qui exerce sa violence sur les animaux et ou les conflits sont violents, en ce sens l'écrivain réussi à reproduire fidèlement l'univers d'une maison de correction. de plus les sentiment du personnage principal rendent le récit très intéressants, car il semble supporter le poids d'une culpabilités terrible et diffuse que rien de rationnel ne peut expliquer. Cette culpabilité insidieuse et gênante nous touche et semble l'arme utilisée par Ôé pour nous rappeler que bien que criminel, un enfant ne doit jamais être accusé par la société, de peur de retirer à tout jamais ce qui fait d'un enfant cet être si merveilleux : son innocence.

Pour la troisième nouvelle, voir ma critique de Seventeen.

Au final, un recueil talentueux, intriguant et qui mérite le détour, une excellente manière d'aborder Ôé !
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