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Critique de HundredDreams


J'ai lu, il n'y a pas très longtemps, « La papeterie Tsubaki » et lorsque j'ai vu sur Babelio que l'auteure venait de sortir une suite à cette belle histoire, je me suis précipitée, ravie, à la librairie de mon quartier. Chaque fois que j'ouvre un livre d'Ito Ogawa, c'est toujours le même plaisir. Ses romans ont la tendresse et le réconfort des oursons à la guimauve fondant dans la bouche. J'ai ouvert le livre et un sentiment de quiétude et de douceur m'a envahie et je me suis surprise d'avoir le sourire aux lèvres.

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Hatoko, la jeune femme de « la papeterie Tsubaki » assume avec générosité et empathie son rôle d'écrivain public dans la papeterie que lui a légué sa grand-mère. Elle vient de se marier avec Mitsurô, papa d'une petite fille pour laquelle Hatoko va se prendre d'affection.
Sa relation avec la fillette va s'épanouir et s'enrichir grâce à des moments de partage, de connivence et de bienveillance autour d'activités simples et quotidiennes comme la cuisine ou la calligraphie. L'occasion pour Hatoko de revenir sur sa relation complexe avec son Ainée et comprendre que les sentiments sont parfois difficiles à formuler et que l'amour peut s'exprimer de différentes façons. Devenue « mère », elle comprend sa responsabilité envers la fillette, et celle de sa grand-mère qui voulait faire de sa petite-fille une jeune femme autonome.

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Ce deuxième tome est donc plus orienté sur sa vie de femme mariée et son nouveau rôle de mère qu'elle prend très au sérieux. Elle n'en néglige pas moins ses amis et son travail à la papeterie car Hatoko est une personne « lumineuse ». Chaque jour est pour elle l'occasion de moments spéciaux et privilégiés avec un inconnu, un ami, un membre de sa famille. Hatoko a gardé l'accueil chaleureux de sa grand-mère en offrant une tasse de thé ou une limonade à chaque visiteur.

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Pour l'autrice, c'est l'occasion de nous rappeler que le bonheur est à portée de main pour chacun d'entre nous. Un bonheur simple, qui ne coûte pas grand chose, qui se construit dans sa relation avec autrui : quelques mots échangés, une prévenance, une balade, un petit cadeau pour rappeler sa présence et dire que l'on pense toujours à elle. La cuisine est aussi au coeur de ce roman, apportant convivialité, partage et réconfort. J'ai imaginé les parfums délicieux envahir sa cuisine avec des plats comme le curry de chinchard, le miso de pétasite ou les boulettes à l'armoise. Des saveurs qui me sont inconnues que j'aurais aimé goûter.

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Dans ce roman, la douceur de la vie a aussi son revers d'amertume, de tristesse, de souffrance et de décès. La vie n'est pas toujours un long fleuve tranquille. Mais le bonheur n'est jamais très loin auprès des gens qu'on aime.

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Les saisons se suivent, rythmant le quotidien de cette petite famille reconstituée, la saison des prunes, celle des mille-pattes qui m'a fait rire, la tournée des sept divinités ou bien l'adieu aux lettres.
On retrouve les anciens personnages du tome 1, et nous faisons la connaissance de nouveaux clients qui amènent leur part d'infortunes, avec parfois des demandes étonnantes ou singulières. Hatoko recueille leurs confidences les plus intimes avec simplicité et convivialité. Elle a cette qualité rare de savoir écouter sans porter de jugement et sans commérage. Les lettres qu'elle écrit sont souvent magnifiques, profondes de sincérité et d'empathie, sa main étant le prolongement des émotions de la personne qu'elle remplace. J'ai beaucoup aimé regarder les lettres manuscrites en japonais, toutes différentes, par le choix de la plume, de la calligraphie, de l'orientation du texte.

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Si vous avez aimé le magnifique roman d'Ito Ogawa intitulé « La papeterie Tsubaki », précipitez-vous sur « La république du bonheur », ce roman est une très belle suite. Au coeur de cette histoire, amitié, amour, partage, transmission, et bien sûr la cuisine. C'est un roman qui fait du bien et qui nous rappelle que la vie vaut le coup d'être vécu. Carpe diem.


« Les sucreries, c'est la nourriture du coeur. »
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