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Critique de MarieLywood


Après la mort de sa grand-mère, Hatoko rentre au Japon et reprend la papeterie familiale où elle a passé toute son enfance élevée par sa grand-mère stricte et sévère. Cette dernière lui a enseigné l'art de la calligraphie et son métier d'écrivain public qu'Hatoko décide d'exercer à son tour. Petit à petit, les commandes se succèdent pour des motifs aussi classiques qu'improbables : des cartes de voeux, de condoléances pour le décès d'un singe, des lettres d'amour venues de l'au-delà, de ruptures… A travers toutes ces missives, une seule exigence : le choix des mots. Avoir toujours les mots justes pour transmettre un message sans pour autant blesser le destinataire. Hatoko nous transporte ainsi dans un univers poétique où chaque mot est à sa place, pensé et pesé pour créer une harmonie d'ensemble. Si certains écrits sont simples à réaliser, d'autres demandent plus de patience et d'efforts avant d'arriver à la bonne formulation. Il ne faut pas négliger non plus la calligraphie de la missive censée être le reflet de l'état d'esprit de la personne qui l'écrit mais aussi de son vécu. Tout au long du roman, Hatoko nous initie à l'art complexe de la calligraphie. Elle doit se mettre à la place de l'expéditeur pour rédiger et adopter une écriture plus ou moins douce ou affirmée. le choix du papier, de l'encre, du stylo ou de la plume, de l'enveloppe et du timbre a une grande importance pour le message que l'on veut faire passer. Là encore, Hatoko nous livre des explications au fur et à mesure des différentes commandes qui lui parviennent. Les belles descriptions des différents papiers nous donnent l'impression de pouvoir les toucher nous aussi. A l'heure d'internet et des mails, c'est tout un univers de l'écrit à la main qu'Ito Ogawa fait revivre dans ce roman très poétique. Elle nous révèle tout un pan de la tradition et de la culture japonaise lié à l'écrit.
Cette vie dans les lieux même où elle a grandi est aussi l'occasion pour Hatoko de se remémorer son enfance et de revenir sur sa relation avec sa grand-mère. Une relation faite de remords et de regrets. Devenue adulte, Hatoko va progressivement s'intégrer dans la vie de son quartier et de sa petite ville de Kamakura. Au fur et à mesure de ses rencontres, elle se fera des relations qui deviendront des amis. Ce roman nous permet de vivre avec Hatoko un an dans une petite ville du Japon ponctué par ses évènements importants et ses célébrations.
J'ai beaucoup aimé ce roman tout en douceur qui m'a donné envie de me remettre à écrire à la main et de renouer avec la tradition perdue des correspondances épistolaires.
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