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Critique de latina


latina
24 décembre 2020
Cela pourrait être un conte : un conte de patience, un conte de respect.

L'univers que décrit cette auteure japonaise pleine de sensibilité est celui des échecs.
Avez-vous déjà entendu parler du célèbre joueur Alekhine ? Il faisait de chaque partie un véritable poème, parait-il. Je ne joue pas aux échecs, mais j'ai adhéré totalement à cette façon de décrire le jeu. Yôko Ogawa s'est approprié Alekhine qui règne en maitre dans son roman.

Celui-ci se divise en plusieurs parties, qui partent de l'initiation d'un jeune garçon « différent » aux échecs (il est né avec les lèvres scellées et le chirurgien lui a greffé de la peau de ses cuisses afin de les reconstruire, mais les poils des cuisses continuent à pousser sur ses lèvres). Cette initiation se fait graduellement, avec patience, par un ancien chauffeur de bus obèse. C'est dans l'ancien bus où ce pédagogue hors pair habite que le petit garçon acquerra la méthode exceptionnelle avec laquelle il jouera toute sa vie. Et puis nous suivons ce garçon qui grandit, non en taille mais en maturité et en maitrise.
Il sera question d'un automate « Little Alekhine » dans lequel il se glissera pour jouer avec toutes sortes de gens, des plus rustres aux plus élégants.
Il sera question d'une jeune fille à la colombe, toute en discrétion et en renoncement.
Il sera question de vieillards spirituels férus d'échecs.

Ce roman fin et philosophique me fait penser au bouddhisme, qui prône le recul de l'égo pour se fondre dans l'univers, tel le petit joueur d'échecs qui se recroqueville sous la table de jeu ou derrière le mécanisme de l'automate.
Le silence, l'écoute, la retenue, la déférence, tout ceci me parle en cette période de l'année où l'agitation s'octroie tous les droits.
Je me permets donc de vous souhaiter tout le calme possible, toute la sérénité possible pour traverser ce moment particulier que nous vivons.
Et si mes mots ne suffisent pas à vous convaincre, je vous remets entre les mains de Yôko Ogawa et de son petit joueur d'échecs.

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