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Critique de deuxmotspassant


Deux nouvelles d'une cinquantaine de pages chacune composent ce recueil de Yoko Ogawa, auteure japonaise que j'apprécie et dont j'ai déjà lu quelques oeuvres.

Dans l'une et l'autre histoires, la mémoire de l'antérieur et la nostalgie sont le centre d'intérêt.
« le réfectoire un soir et une piscine sous la pluie » nous invite à faire la connaissance d'une jeune femme qui emménage dans un nouvel lieu avec son chien. Elle est en couple mais forme une entité individuelle. Une rencontre va pimenter le récit, celle d'un homme et son fils de 3 ans. Ce père va évoquer à la jeune femme des souvenirs et sa mémoire sensorielle va donner un sens profond et intime au titre de cette nouvelle (qui, il faut le dire représente un mystère à première vue lorsque l'on tient le livre dans ses mains !).

La seconde histoire convoque également une jeune femme qui lors des obsèques d'un ami du collège va rencontrer un autre ami de l'époque perdu de vue. Ils vont se revoir et une complicité va s'installer entre la jeune femme et le couple formé par son ami et son épouse.

L'auteur a construit deux nouvelles aux thèmes différents sur un processus identique : une jeune femme, la solitude malgré le couple, la rencontre d'un binôme chaleureux (père et fils dans l'une des histoires et un couple harmonieux dans la seconde), un fil tissé sur la nostalgie d'un temps plus ancien.

Yoko Ogawa a ce talent de décrire avec une attachante subtilité les détails de la vie courante. « J'ai enlevé ma robe noire, l'ai rangée dans le placard. Ensuite, comme j'étais gelée jusqu'aux os, j'ai fait bouillir de l'eau pour me préparer un thé ».
On retrouve une atmosphère paisible où la patience fait partie intégrante de la manière de vivre : « D'après le ton du message, je pensais disposer de tout mon temps avant son retour. J'ai bu tranquillement mon thé après avoir respiré à plein poumons la vapeur qui s'en dégageait ».
« Plusieurs soirées se sont succédé ainsi à regarder le téléphone. J'ai passé de précieuses heures en sa compagnie sans m'en lasser, sans m'impatienter, sans même pousser un soupir ».
Tout se passe dans la légèreté, dans le calme.

J'ai beaucoup aimé cet ouvrage, la seconde nouvelle m'a davantage plu que la précédente même si elle était très agréable à lire également.
Cette auteure est une magicienne qui sait transformer la banalité, la simplicité en un émerveillement de chaque instant.
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