La vie poème

escalader
ses désastres
réapprendre
toujours
à vivre
tel un astre
au firmament
de sa solitude
enchantée
chanter
son blues

La poésie ne se vend pas, elle ne s’achète pas.
Mais elle n’est pas gratuite vous savez, le poète la paye
au prix fort, de sa vie, de sa voix, de sa solitude, de son encre, de son sang.

My life is blue
My poetry is blue
My music is blue
My smile is blue
My tenderness is blue
And I dream in blue
So, am I a blue man ?

Nous sommes des ingouvernables
Fous perchés qui résistent
Depuis leur astre lunaire
Fous perchés qui osent y croire encore
Et s'attèlent, à cueillir chaque jour
Le jour et l'espérance du jour
Fous perchés qui persistent et signent
Amarrés à la beauté, martèlent et sèment
l'amour et la tendresse
A marée haute
Mettant tant de cœur à l'ouvrage
De vivre en harmonie et de faire de la vie
Une prose commune, cause première
Au-dessus de toutes les causes connues

La première fois
Que je me suis suicidé
J'avais vingt ans
La poésie
M'a ressuscité

La poésie
Nous rappelle
À nous-mêmes
Vulnérables
Fragiles
Précaires
Humains
Capables
Et coupables
Du meilleur
Comme du pire

Les mots me sauvent
Les mots me savent
Les mots me saignent
Les mots me signent
Les mots me soignent
Depuls ma première voix

La paix n'est rien sans la peur
De la perdre

La poésie ?
Un amour de jeunesse, qui m'accompagne pour la vie.

La vie ?
Un présent, à s'offrir chaque jour.

Il y a quelque chose.
Chez la femme et l'homme, une vacuité sidérale, une
forme de vide phénoménal, une part manquante, une
absence abyssale, une vacance à être qui ne peut être
comblée que par la poésie.
La poésie.
Pas seulement celles des livres, des mots, mais aussi et
peut-être surtout, celle essentielle des matins de givre,
des nuits sans sommeil et des gestes de tendresse.
[...]
Le poème qui ne négocie pas.
Le poème qui ne se rend pas.
Le poème, qui résiste, encore et toujours.
Résiste à la vulgarité, au cynisme et à la violence
du monde.