Si les jeunes ne craignent pas la mort, c'est parce qu'ils ne connaissent pas encore la vie. Et comme ce qu'on ne connait pas n'existe pas, on ne peut pas le regretter. La joie de bercer son enfant, la satisfaction du travail accompli, la tristesse d'avoir perdu ses parents, la douceur de s'entretenir jusqu'au bout de la nuit avec de vieux amis... Si on n'a pas fait toutes ces expériences, on n'aura aucun scrupule à brûler la chandelle par les deux bouts. La jeunesse est bien insouciante ! Et pour ne rien arranger, les personnes qui se trouvent dans l'oeil du cyclone n'ont pas conscience de leur propre valeur. De même que l'on ne saisit l'importance d'une bonne santé qu'après être tombé malade, ce n'est qu'en prenant de l'âge que l'on comprend la valeur de la jeunesse.
Les gens comme moi n’ont pas le choix. Je ne pouvais pas faire d’études, ma famille était pauvre, je n’avais pas de relations. En restant honnête, on se fait piétiner. Alors qu’un gangster n’a besoin que de sa cervelle pour gravir les échelons.
Si les jeunes ne craignent pas la mort, c’est parce qu’ils ne connaissent pas encore la vie. Et comme ce qu’on ne connaît pas n’existe pas, on ne peut pas le regretter.
Crétin! Se soucier du regard des autres, suivre la tendance comme un mouton, acquiescer en baissant la tête sans oser rien dire, faire le mort, tout ça, c’est pas vivre! Moi, je suis dans le vrai. En cet instant même. Mon second ici présent vient de déclarer qu’il est prêt à sacrifier sa vie pour moi. N’est-ce pas justement ça, la valeur de la vie? Même si on est des yakusas, on refuse de faire le mort.
De nos jours, les yakuzas accordent plus d’importance aux gens rusés et capables de faire de l’argent, alors que les types comme nous, juste bons à la bagarre, sont exploités comme chair à canon, car notre milieu est aussi stratifié que la société des honnêtes gens.
- Je te demande de pardonner à notre boss. Dans ce monde, quoi qu'on fasse, le boss reste le boss. A partir du moment où l'on décide de rejoindre ce milieu, il faut se préparer au pire. Je te fais une promesse : pendant ton incarcération, j'ouvrirai et développerai mon clan, et à ta libération je ferai de toi mon lieutenant en chef. Tu pourra sortir la tête haute, je te le jure.
Le couple assis à la table voisine échangea une grimace avant de se lever précipitamment. Plusieurs groupes installés près du mur se préparèrent à partir.
Toutes les personnes présentes dans le café avaient déjà compris que Junpei et Kitajima étaient des yakuzas.
Après tout la société n était pas exactement un paradis pour lui. Ce n était pas l espoir qui l étouffait. Néanmoins si imparfaites qu aient été ses vingt et une années, il avait ri plus qu à son tour. Alors, passer les dix prochaines années en prison, ce n était pas cher payé.
Plus que tuer un homme, se faire tuer est chose difficile. Plus que tuer, se faire tuer requiert des qualités. Qui espère ne pas être tué, s'il ne peut obtenir d'être tué, espère ne pas tuer.