Retour de notre psychiatre déjanté, Ichirô Irabu affublé de sa plantureuse infirmière Mayumi, de ses seringues vitaminées, et dont le cagibi qui lui fait office de « bureau » est toujours relégué dans les sous-sols de la clinique de son papa. Après les cinq nouvelles rassemblées sous le titre «
Les remèdes du docteur Irabu »,
Hideo Okuda nous présente cinq autres histoires courtes « légèrement » tirées par les cheveux. Se suivent dans ce que l'on ose à peine appeler un cabinet de consultation médicale, un trapéziste malhabile, un yakuza allergique aux objets pointus, un psychiatre névrosé, un joueur de baseball professionnel devenu plus maladroit qu'un débutant et une romancière remettant en question ses propres oeuvres. Chacun de ces personnages va avoir à faire avec notre héros qui va comme d'habitude guérir ses patients par des méthodes bien à lui.
Se comporter comme un enfant sans préjugés, sans complexes, sans arrière-pensées. Irabu semble ne pas écouter ses patients. Il s'enthousiasme pour le milieu duquel ces derniers sont issus, le monde du cirque, des bandes de voyous, du sport de compétition, de l'édition et veut sur le champ devenir trapéziste, parrain mafieux, joueur de baseball ou écrivain célèbre. Autres de ses crédos, traiter le mal par le mal, enfoncer le clou. Mais n'est-ce pas sa façon à lui de montrer à ses malades que leurs problèmes sont somme toute assez mineurs et qu'ils ont déjà tout en eux pour les résoudre.
Côté narration, le schéma est toujours le même et fini par lasser mais il faut reconnaitre que les environnements dans lesquels se déroulent chaque histoire, que ce soit les clubs de baseball, les coulisses du cirque ou les maisons d'éditions sont particulièrement bien décrits et ont sûrement dû faire l'objet d'études fouillées de la part de l'auteur au même titre que le milieu du sexe à Tokyo dans le roman «
Lala pipo ».
Derrière sa loufoquerie et son côté caricatural, Irabu fait preuve d'une certaine logique.
Hideo Okuda au travers de ces petits récits à peine crédible n'est-il pas en fait un fin observateur de la nature humaine et n'essaie-t-il pas tout simplement de nous donner des leçons de bon sens ?
Hideo Okuda, un auteur résolument fantaisiste ou un observateur de notre société et qui sous des airs de « saltimbanque » (à l'image de son héros) nous donne des leçons de vie sans prétention ?
Jean-Claude
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