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Critique de maevedefrance


Traduit par Catherine Eyjólfsson

Ágústina est née dans une voiture. Sa mère, passionnée par les oiseaux migrateurs, est un pigeon voyageur. Chercheuse, elle a confié Ágústina aux bons soins de Nína. La jeune fille, contrairement à sa mère, ne peut pas se déplacer facilement, ni voyager : ses jambes ne sont pas assez solides pour la porter, il lui faut l'aide de béquilles. Pourtant, elle aime de réfugier dans le jardin de rhubarbe, un jardin perché "dont nul ne connaît l'origine et que personne ne se soucie de cultiver". Son rêve est de gravir la montagne de 844 mètres au flanc duquel est blotti le village, "à un emplacement défiant l'entendement" (ce n'est pas ce qui manque en Islande !). Pendant ce temps, Nína mitonne de bons petits plats...

Une histoire bâtie sur des contrastes, entre la mobilité perpétuelle des parents d'Ágústina, chercheurs-voyageurs qui se soucient bien peu de leur fille et le handicap de celle-ci, chouchoutée par Nína, férue de cuisine. Boudin de moutons, confiture de rhubarbe, petits gâteaux et tant d'autres plats vous passeront sous les yeux...
"Pour huit kilos de rhubarbe, il fallait autant de sucre. Cette proportion pouvait toutefois varier d'une ménagère à l'autre. Sucre, cuisson, calibre et taille des morceaux, texture, couleur, tout dépendait de l'imagination, du caractère et du temps disponible de chacune". "La saison du boudin succédait à celle des confitures de rhubarbe. de couleur rose, presque phosphorescent quand on le verse, le sang de mouton suscitait à chaque automne une attente fébrile." "Nína prépare un stage de couture pour ce soir. Dans la cuisine, armée d'une cuiller en bois, elle mélange de la pâte dans un bol. En pantoufles, les bas roulés sur les chevilles, on entrevoir çà et là des veinules bleues sous sa jupe. Elle offrira des gâteaux avec le café (...)".

Un roman d'apprentissage singulier, coloré, gustatif, et contemplatif, porté par une écriture poétique douce.
J'avais beaucoup aimé Rosa Candida, livre qui a fait connaître Auòur Ava Ólafsdóttir aux lecteurs francophones. Celui-ci est antérieur, le tout premier qu'elle a écrit, il me semble. J'ai préféré Rosa Candida, je n'ai peut-être pas saisi toute la portée cette histoire. Néanmoins j'ai apprécié la qualité de l'écriture et me suis attachée à cette adolescente rêveuse, lectrice, au caractère assez volontaire pour réaliser son rêve et à sa mère de substitution, grande cuisinière.

Une mélodie islandaise du bonheur.
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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