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Critique de MarieLywood


Dans un village du Soudan, vit paisiblement une petite fille et sa famille. Mais la cruauté des hommes ne va pas les épargner. Des marchands d'esclaves enlèveront d'abord sa grande soeur puis quelques années plus tard elle sera elle-même arrachée à sa famille par deux hommes. Elle connaîtra alors la longue marche de la caravane des esclaves à travers le pays jusqu'à un centre de tri pour être ensuite vendue à un maître. En devenant esclave, elle deviendra Bakhita, une petite fille d'une grande beauté mais qui a perdue son identité.

J'ai terminé ce roman depuis quelques jours déjà et j'ai encore du mal à mettre des mots sur toutes les émotions ressenties à sa lecture. J'ai pris beaucoup de plaisir à découvrir le destin hors du commun de l'héroïne, même si certains passages se révèlent particulièrement difficiles à lire de part l'horreur des scènes décrites. On ne peut qu'être admiratif devant le courage dont Bakhita aura su faire preuve tout au long de son existence. Elle saura dire “non” et imposer parfois ses choix dans un monde et face à des personnes qui n'ont que peu de considération pour elle. Heureusement, quelques belles rencontres l'aideront et la soutiendront dans ses choix. C'est une très belle leçon de vie transmise par l'auteure à travers la volonté de l'héroïne, l'acceptation de son destin et l'amour qu'elle porte malgré tout aux autres. Bakhita ne cessera jamais de chercher dans son entourage des personnes à aimer et c'est peut-être ça qui l'aidera à survivre.

La deuxième partie du roman consacrée à la vie religieuse de Bakhita comporte quelques longueurs à mon goût mais elle m'a permis d'en apprendre un peu plus sur l'Italie au début du XXème siècle et sa politique fasciste. Avec une écriture objective et juste, Véronique Olmi nous fait découvrir la vie religieuse de Bakhita, la méfiance, la peur et la curiosité qu'elle suscite puis sa fin de vie qu'on aurait souhaitée plus paisible par égard pour ce qu'elle a vécu.

Véronique Olmi signe un roman d'une grande beauté malgré un sujet difficile. Même si l'histoire est romancée, il s'agit d'une biographie très bien documentée. J'ai beaucoup aimé la plume très poétique de l'auteure et sa manière d'aborder les souffrances endurées par Bakhita pendant le temps de l'esclavage. Sans jamais tomber dans le glauque, elle décrit les horreurs parfois insoutenables que cette petite fille aura à subir. Les sentiments des personnages et surtout ceux de l'héroïne sont décrits de manière juste et subtile. Cela m'a permis de m'attacher à Bakhita et de partager ses souffrances, ses peines, ses doutes et ses regrets.

Impossible à la lecture de ce roman de ne pas penser au magnifique Si c'est un homme de Primo Levi car les mêmes questions s'imposent. Comment survivre à l'horreur ? Comment vivre après avoir vécu l'indicible ? Comment en parler après ? Et surtout, comment accepter d'avoir survécu en sachant que tant d'autres sont morts ?
Lien : https://aubonheurdemadame.wo..
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