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Critique de BiblioJoy


Voici l'histoire romancée de Bakhita, née fin du XIXème siècle en Afrique.
Elle fût esclave, domestique, religieuse, sainte… « Madre Moretta » béatifiée puis canonisée en 2000 par Jean-Paul II.
Des terres d'Afrique à l'Italie, l'autrice nous raconte le destin incroyable de cette femme, la force et la beauté de son âme.
Une vie faite de souffrances, d'oublis, de pardons, de foi et d'amour.
Bouleversant et poignant.

« On ne sait jamais où la vie nous mène ».

Fin XIXème, le début du roman s'attache à décrire l'enlèvement de la petite fille de sept ans dans son village du Darfour, et le chemin de supplices, le calvaire enduré.
Réduite à l'esclavage, victime de tous les abus, elle subira la cruauté des hommes.
A l'adolescence, elle sera au service du consul d'Italie à Khartoum, une éclaircie se profile, un salut peut-être dans sa tragédie… au-delà de la colère, du désespoir et de la haine, lus dans les regards.
Lire toute l'horreur vécue, le trafic d'êtres humains dans toute son abjection, relégués au rang de marchandise monnayable, maltraités, avilis, m'a laissée un sentiment d'effroi et de stupéfaction, même en connaissant l'histoire.

Mais malgré toutes les souffrances subies, une voix lui insufflera l'espoir, tel un ange-gardien qui veille et chuchote d'y croire, encore et toujours, de s'accrocher au souffle de vie afin de (sur)vivre.
Car de violences en douleurs, celle à présent nommée Bakhita – la chanceuse en arabe - reste auréolée d'un puissant sentiment d'espérance, d'une âme forte et d'un courage implacable, d'une bonté et d'une bienveillance à toute épreuve.
« Je ne lâche pas ta main ».

Bakhita trouvera dans la religion la révélation, en y puisant la force de continuer à vivre ; l'Amour qui saura la consoler et la nourrir ne l'abandonnera plus, la lumière prenant l'ascendant sur l'ombre.
Il lui sera laborieux de concilier les souvenirs que son esprit a effacés par nécessité de survie, et les stigmates que son corps a gardés des années de torture. Sa grandeur d'âme et la puissance de l'amour l'y aideront.
« Ce qu'elle croit, c'est qu'il faut aimer au-delà de ses forces, et elle ne craint pas les séparations, elle a quitté tant de personnes, elle est remplie d'absences et de solitudes ».

Le roman met en évidence l'abomination de l'esclavage et de la traite d'êtres humains, les tortures, mais aussi la résignation, l'ode à la liberté, la force de l'éducation et de l'espoir, la volonté inébranlable et la puissance de l'amour.
Cette femme a décidément eu plusieurs vies, d'esclave à religieuse, son parcours est époustouflant.
Un roman que j'ai trouvé captivant, une belle écriture, malgré quelques longueurs.

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