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Critique de Pancrace


La fratrie Sabine, Hélène et Mariette n'a été engendrée par Mme Olmi que pour raconter à travers leurs vécus l'histoire de celles et ceux qui sont nés entre 50 et 60.
Des trente glorieuses, tout y est ou presque. Un inventaire dressé comme une prédication, glacé comme un catalogue où les madeleines de Proust y sont vendues en paquets géants à 3 pour le prix de 2.
J'y ai rebondi comme un caillou en mode ricochet sur une mer d'huile mazouté par l'Amoco Cadiz. En clair, j'ai eu du mal à pénétrer leurs vies tant la mienne me sautait au visage.
Ci-git la nostalgie : La colo, le caté, les copains, le premier joint, l'amour, le conjoint, la famille, la France déjà loin du Maréchal Pète-joint.
Avec des parents super-cathos, raides de leurs convenances et de leurs secrets cachés sous le tapis deux des filles vont « monter » à Paris avec leurs envies et leurs lubies, prêtes à s'émanciper du poids de la province des années 70, faire du théâtre et la révolution sexuelle pendant que « Bolino » à la télé, révolutionne les pâtes.
Elles iront défendre la cause animale et les paysans du Larzac pendant que Roger Lanzac fait tourner des gros éléphants dans sa petite piste aux étoiles. Lutteront pour le féminisme naissant, la contraception et l'avortement avec Simone Veil et Gisèle Halimi comme alibis.
Une des filles sera blessée à l'attentat antisémite de la rue Copernic, ta mère déjà déboussolée aura été rattrapée par la fracture des générations, un vrai raz de marée à cette époque où pour exemple mon père avait encore sa gabardine à martingale en tergal et écoutait Tino Rossi alors que je ne portais que des franges et des jeans pattes d'ephs et que je m'excitais sur « My generation » des Who. Des qui ?

Et c'est Mitterand qui achèvera ce roman en 1981, bras levés sur la terrasse bourguignonne de son succès pendant qu'il pleut sur les sourires de milliers de gens venus fêter l'événement à la Bastille alors que le monde s'effondre sur ceux qui pleurent chez eux.

Tout ça pour dire que ce roman a des relents d'avant qui peuvent faire tripper des types comme moi mais si vous êtes nés après 80, passez votre chemin, vous ne serez pas dans le mouv' et vous risquez de vous y ennuyer.

« Julien Clerc chantait « Ma préférence » en sourdine, c'est toujours un peu cafardant, ces mots d'amour adressés à d'autres »

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