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Critique de Woland


J'ai acheté ce livre il y a plusieurs années - il était déjà sorti en poche - alors que je me trouvais encore dans la région parisienne. On me l'avait autant recommandé qu'on l'eût fait d'une lettre à la poste. J'ai cédé, je me suis dit : "Pourquoi pas ?"

Et j'ai essayé. Une première fois. A haute voix parce que ça me paraissait un livre à lire ainsi. Gagnée par une lassitude incompréhensible - ce livre avait bien reçu le Goncourt 1988 ou faisais-je erreur ? - je n'ai pas dépassé les quarante premières pages et me suis même endormie. Je précise tout de suite que rarissimes sont les livres sur lesquels je me suis jamais endormie et que c'est, en général, un très mauvais signe - pour le livre en question et son auteur.

Le temps et mon entêtement personnel ayant accompli leur oeuvre, je décidai de reprendre "L'Exposition Coloniale." A haute voix, toujours.

... Cette fois-ci, je suis allée un peu plus loin en me cramponnant à chaque mot. Mais pas beaucoup plus loin - deux pages tout au plus : je n'ai toujours pas réussi à le terminer. Je pense d'ailleurs ne jamais y parvenir. Avec un style il est vrai bien différent, Erik Orsenna parvient à produire sur moi le même effet que Marguerite Duras dans certains de ses textes. Je m'écroule dans une sorte de transe hébétée et je n'ai plus qu'une idée : me sortir de "çà" - de toute cette glu - à tous prix.

Chez Orsenna, je n'ai vu qu'auto-complaisance (ça crève même les yeux), longueurs inutiles, personnages sans profondeur réelle, auxquels on ne croit pas un seul instant, onirisme tellement chanté qu'il se ravale à un réalisme de très mauvais goût. Quant à la manière d'écrire, ma foi, je vous accorde qu'elle se révèle tout de même mieux que celle de Christine Angot et BHL réunis. M. Orsenna me paraît en outre un homme cultivé et qui a encore toute sa tête à lui. A part ça, il n'est certainement pas - et ne sera jamais - de ces écrivains (pour ne pas dire ici écrivaillons) dont je partage l'imaginaire. Pire : non seulement je ne le comprends pas, mais en plus je n'arrive pas à le percevoir avec netteté. Et tout ce battage autour de cette "Exposition coloniale" me semble surtout dû au fait qu'Orsenna était un proche d'un certain François M ... à l'époque où il reçut le Goncourt.

Il y a même pire que le pire que je viens d'indiquer. D'habitude en effet, je ne me sépare jamais d'un livre, chef-d'oeuvre ou pas. Mais celui-là, franchement, si quelqu'un y tient, je suis prête à le lui céder avec joie ... Peut-être serons-nous passés l'un à côté de l'autre - cela arrive, c'est certain et je l'ai souvent dit et redit ici - mais tant pis : c'est irrémédiable. Pour moi, "L'Exposition coloniale," malgré son titre pléthorique, ne sera jamais qu'une coquille vide. ;o)
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