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Critique de dedanso


Il aura fallu la pioche de Chabe37 dans ma PAL pour me lancer dans la lecture de ce classique de la littérature anglaise.

L'intrigue ne vous est sans doute pas inconnue, même si vous n'avez pas encore lu ce roman : Winston, un membre du Parti extérieur, s'interroge sur le bien-fondé du Parti et sur la légitimité de son chef, Big Brother.
Le Parti voit tout et entend tout grâce aux télécrans disséminés en tous lieux. Chacun doit respecter sa place (les nantis du Parti intérieur, les membres du Parti extérieur et les Prolétaires considérés comme des animaux) et certaines règles qui, si elles ne sont pas écrites noir sur blanc, n'en sont pas moins inviolables.

Ça fait froid dans le dos me direz-vous. Eh bien vous êtes encore sans doute loin de vous imaginez à quel point !
On a beau essayer de garder espoir, comme Winston, on sent bien que le pouvoir en place est implacable : falsification systématique de l'information (journaux et livres), délation régulière (au sein même des familles), torture et disparition pure et simple des "déviants", restrictions en tous genres (alimentaires, déplacements, pensées même) et, surtout, mise en place de la novlangue (abolition de tout un vocabulaire et, par là-même, de la libre pensée).

Les personnages principaux sont à l'image de la population dans son ensemble : vides et mornes. Certains, comme Winston, derrière leur misère physique bien entretenue par le Parti, ont une beauté intérieure faite de rêves et d'espoir.

Ce récit m'a emplie d'un sentiment permanent de malaise. Toute cette noirceur m'a vidée et écoeurée. Ce n'est pas le genre de livre que je relirai avec plaisir.
Mais je ne ne pense pas que ce soit un hasard si j'ai ressenti toutes ces émotions et si la lecture de 1984 m'a rendue claustrophobe (j'exagère à peine).
La force d'Orwell est de nous plonger au coeur de son récit par empathie pour ses personnages, qui n'ont pourtant absolument rien d'héroïques ni de glorieux.
Le pire étant bien-sûr que ce roman, paru en 1949, paraît tout à fait d'actualité. On peut d'ailleurs déjà observer dans notre monde actuel certains mécanismes politiques à l'oeuvre dans 1984. C'est vraiment glaçant.

Je regrette cependant deux choses : tout d'abord, je pense que la traduction laisse parfois à désirer (édition de 1964 par Amélie Audiberti). Par exemple, les phrases des prolétaires se terminent souvent par "..., pas !" en lieu et place d'un "..., pas vrai !" qui conviendrait mieux à l'usage en France.
D'autre part, je me suis vraiment ennuyée lors du passage dans lequel Winston lit le livre de Goldstein. Que de redites ! Nul besoin d'en lire des passages entiers alors que la doctrine de Big Brother nous apparaît très clairement tout au long du récit.

1984 est un livre on ne peut plus percutant, merveilleusement écrit par George Orwell, un livre qui ne manquera pas de vous retourner dans tous les sens.
Ne laissons pas une chose pareille nous arriver. Je prends peut-être un gros risque mais je ne peux m'empêcher de terminer mon billet par cette apostrophe : "A bas Big Brother !".
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