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Critique de Jolap


Trois raisons me conduisent à mettre cinq étoiles à ce roman qui m'a été adressé dans le cadre d'une opération Masse critique privilégiée. Je remercie à cette occasion les éditions du Seuil et Babelio.

Ce roman est bien écrit. D'une facture agréable il suit une logique basée sur des retours sur le passé chaque fois que cela est nécessaire sans pour autant alourdir le texte.

L'histoire est singulière et permet à l'auteure de disposer ça et là et d'une façon on ne peut plus habile de nombreuses informations sur le comportement animalier. Les personnages sont pour certains attachants pour d'autres repoussants mais tous ont un parcours déroutant, fort et rugueux tout comme le décor si brillamment décrit, situé dans le marais de Barkley Cove une petite ville de Caroline du Nord.

L'intrigue, l'enquête et le point final font monter la pression tranquillement mais sûrement. le lecteur n'a pas envie de lâcher passant d'une furieuse envie de protéger, de prévenir, de frapper, de s'insurger ou de comprendre, mais il est là au coeur du marais à « l'ombre sur la souche du chêne ou au soleil sur la plage » entouré des oies sauvages, des grues, des insectes et des coquillages.

« Des kilomètres d'herbes fanées, ayant dispersé leurs graines, penchaient la tête d'un air vaincu. le vent se déchaînait, et agitait les tiges sèches dans un vacarme assourdissant. » et l'auteure, qui comprend la nature, l'investit et nous l'offre en écrin pour traiter de la liberté, de l'abandon, de la séparation et surtout de la rumeur. La rumeur qui enfle au fil des pages, qui éclabousse entrainant au passage des conséquences terribles, des blessures tenaces et des actes manqués.

Je ne présente pas les personnages. Je précise simplement qu'ils s'intègrent à la faune animale certains féroces en diable, d'autres farouches, d'autres plus sociables mais tous qu'ils aient un profil obscur ou lumineux sont nécessaires à la trame voulue par Delia Owens. Un monde sauvage de beauté et de lutte acharnée. Un monde où la vraie richesse consiste à observer une luciole ou à nourrir les oiseaux de mer, où le confort absolu ne peut exister sans une solitude consentie.

La fin m'a semblé un peu édulcorée. Est-ce à dire qu'immergée dans un contexte inhabituel, ressentant un risque imminent à chaque chapitre, je me suis habituée à l'ambiance du marais, à ses ombres, ses « on-dit » et qu'une fin un peu plus tourmentée me semblait sans doute plus logique.
Un excellent moment de lecture. Une rencontre insolite avec la nature dans ce qu'elle a de plus grandiose, avec la faune dans ce qu'elle a de plus extravagant et avec des personnages que pour ma part je n'avais jamais rencontré.

Un très bon roman.
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