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Critique de MarianneL


Ce livre rassemble des textes d'Amos Oz écrits entre 1967 et 1974, de sources diverses – discours, entretiens, articles, essais. Au-delà de la bonne compréhension de ses racines et de ses prises de positions, il permet de prolonger le plaisir de la parole lumineuse de cet auteur.

J'ai été particulièrement touchée par les première et quatrième parties de ce recueil.

La première partie « D'où je viens », sur l'enfance d'Amos Oz annonce déjà le magnifique « Une histoire d'amour et de ténèbres » publié en 2003. Il y évoque les difficultés à s'adapter de ses parents, européens convaincus déracinés, qui veulent que leur fils s'adapte absolument à Israël et ne lui font donc apprendre que l'hébreu, quand eux-mêmes parlaient cinq a dix langues européennes.

... Et aussi la vision d'enfant d'Amos Oz de ces juifs intellectuels brillants mais si incompétents pour les détails pratiques de la vie

« Enfant, ce qui m'impressionnait surtout, c'était cette énorme distance entre leur désir de réformer le monde, leur enthousiasme, et la façon qu'ils avaient de triturer leur chapeau. »

... Et enfin un portrait juste et drôle de Jérusalem, et son incapacité en tant que soldat israélien a se réjouir de la victoire de 1967 et la nécessité du compromis de la paix.

« Une enfance à Jérusalem fit de moi un expert en fanatisme comparé »

La quatrième partie « Les mots qui tuent, les mots qui parfois guérissent ... » reprend très précisément des scènes de « Shoah » de Claude Lanzmann et parle de la non-banalité du mal mais de la nécessité d'être toujours vigilant face à un mal universellement présent.

"Une langue impure annonce souvent les pires atrocités. Partout où des groupes particuliers d'êtres humains sont désignés sous le terme "d'éléments négatifs", de "parasites", ou "étrangers indésirables", par exemple, ils seront traités tôt ou tard comme des sous-hommes."

Il explicite enfin dans le dernier chapitre « Paix, amour et compromis » sa position pour la paix.
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