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Critique de Floyd2408


Il y a toujours de belle rencontre littéraire, des moments rares perdus dans le spectre de notre regard où défilent la prose d'une lecture nouvelle, une histoire venant croiser votre vie pour l'enrichir de ces lettres de noblesse mais aussi malheureusement des livres s'étirent dans une abime nébuleuse, laissant inerte votre émotion pour vous laissant dans une lassitude froide, voir une déception de n'avoir pas pu pénétrer le voile de l'auteur.
Le châle de Cynthia Ozick me laisse une amertume tendre, les mots sont devenus petit à petit sourds, les phrases sans saveurs, un brouillard abscond épaississant le fil de ma lecture pour être soudainement soulager du point final du roman.
Cynthia Ozick est américaine, originaire russe, ses parents fuyant les pogroms, ouvrirent une pharmacie dans le Bronx, jeune fille notre futur femme de lettre, écoutée les anecdotes des clients, lui donnant l'envie d'écrire. Femme de lettre, elle fera une thèse sur Henry James, son père spirituel, nouvelliste avec, le Rabbi païen en 1988, Lévitation en 1993, et le Châle en 1991, puis romancière aussi avec le Messie de Stockholm en 1988, Points en et La Galaxie cannibale en, 1997.Essayiste, poétesse, critique littéraire aussi, cette femme aime la plume, les mots et de sa condition Juive se fait diplomate Juive de sa prose.
Ce roman est un cri d'une femme, d'une mère prisonnière de son passé, celui de son enfant mort tragiquement dans un camp de concentration, balancé contre les barbelés électriques. Mais une onde fantastique enveloppe ce court roman, celui du châle, au pouvoir magique, celui de protéger Magda, l'enfant de la narratrice, Rosa Lublin, accouchant en captivité, rendant sa fille invisible grâce au châle, devenu le Graal, source de nourriture virtuelle pour le nourrisson, au ventre gonflé d'air. La mort tragique de Magda semble être la faute de la nièce de Rosa, Stella, jeune fille de treize ans, volant le châle de l'enfant de treize mois, marchant depuis peu sur ces crayons, servant de jambes, une jalousie enfantine innocente, tuant Magda, laissant sa tante dans la colère sourde mais sauvant sa nièce tout même pour l'amener en Amérique.
Trente plus tard, Rosa vit toujours de ce drame, enfantant sa Magda dans la virtualité de ce châle pour la faire vivre de nouveau, comme un miracle d'oublier sa mort et vivre dans ce déni. Rosa semble vouloir s'enfermer dans la noirceur de son passé, se suicidant encore une fois en détruisant sa brocante, une folie hystérique la ramenant à survivre encore dans sa prison mentale, s'isolant encore et encore, traitant sa Nièce d'Ange de la mort qui subvient au besoin toujours de sa tante Rosa. Ce leitmotiv d'Ange de la mort consume de plus en plus Rosa perdu dans une rupture existentialiste.
L'écriture n'est pas fluide, la résonance se trouble, comme l'esprit de Rosa, nous sommes dans un tourbillon d'émotion hermétique à ma sensibilité, comme la rencontre avec cet homme Simon Persky, un homme plus âgé, immigré bien avant Rosa, lui répétant sans cesse.
« Votre Varsovie n'est pas ma Varsovie. »
Mais comme un miracle, cette rencontre perturbe l'émotion de cette Vieille femme, attendant le colis de sa nièce, le châle de sa fille morte trente plus tôt. Rosa fait revivre sa fille et meurt petit à petit, lui écrivant en polonais des lettres chaque jours, sa chambre devenu un capharnaüm.
Une scène troublante, celle de Rosa perdue sur une plage privée d'un hôtel, se retrouve enfermée, prisonnière d'un grillage surmonté de barbelé comme dans un camp de concentration nazi, cette vison la rendant triste pour venir s'insurger de ces fils barbelés au directeur, la considérant comme folle, comme sa nièce !
Rosa semble être sous l'emprise de cette Floride, du temps, des personnes l'entourant, de ce médecin Buisson, le harcelant pour son étude, Rosa résiste.
Même si je n'ai pas trop aimé me perdre dans cette histoire, je pense que beaucoup aimeront, ces mots, cette femme Rosa survivante de l'insondable, mais morte de l'intérieur.
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