Red creek shuffle

L'action se déroule dans les années cinquante en Californie. On découvre des cadavres littéralement massacrés. Point commun entres ces dépouilles : elles appartiennent à des minorités ethniques dont les droits sont peu respectées à cette époque : des amérindiens (les natifs, ceux à qui appartenaient les terres avant l'arrivée des blancs), des chicanos (mexicains passant la frontière pour travailler aux États-Unis et étant exploités par les américains), des afro-américains.

Pour la police locale, représentée par un shérif, il n'y a pas de problème : les victimes ont été attaquées par des bêtes sauvages et il ne peut rien y avoir d'autres dans le rapport au grand dam de la population concernée. Un détective privé, Johnny Peccato va mener son enquête. Il fera équipe avec une journaliste d'investigation, Jane Sinner, prête à tout pour un scoop.

Chico Pacheco s'en donne à coeur joie pour dessiner l'Ouest américain : les paysages, les bâtiments, les motels, les stations services, les véhicules ... Idem pour les cènes de dans et de musique. Pou les couleurs on reste sur du sépia un peu comme pour les films en noir et blanc. Pacheco arrive à donner de "vraies gueules" à ses personnages et les femmes évoluent entre le style pin-ups et la femme libérée style Jane Sinner.

Est-ce que cette BD est une parodie ou un hommage à différents styles ? C'est au lecteur de se déterminer en fonction de ses connaissances et de ses sensibilités. On a une parodie des films policiers des années cinquante, série B ou série C, avec des flics véreux. une parodie des films américains évoquant la guerre avec les bons américains contre les méchants russes. Une parodie des films de science-fiction avec ici des pandas plutôt que des petits hommes verts. Une parodie des films d'horreur avec des zombies effrayants.

On évoque aussi la situation des minorités opprimées qui essaient de se révolter, le FBI, le secret défense avec une base militaire perdue dans le désert (Rosewel ?). On a même le droit à un clin d'oeil à la bande dessinée franco-belge avec les frères Dalton qui possèdent une casse et sous l'autorité de leur mère ...Ma Dalton. Corbeyran s'est vraiment fait plaisir avec ce scénario complètement déjanté et il a été accompagné d'un dessin de Pacheco totalement adapté à la situation.

Bd agréable à lire, qui ne révolutionnera pas le genre mais qui a le mérite de visiter plusieurs genres.

La plume et le plomb.
Californie, pleine guerre froide. Des cadavres de minorités sont retrouvés massacrés. le shérif, peu concerné, laisse les cadavres s'empiler. Or, ces disparitions et meurtres ont attiré l'attention du détective Giuseppe «  Johnny » Pecato et de la journaliste Jane Sinner. Ils vont, ensemble, s'entraider pour percer les secrets de Red Creek.

Une Amérique profonde, loin de tout, sur fond de guerre froide, avec une inspiration western. Les personnages sont charismatiques et la mise en scène réussie. La dualité des personnages fonctionne bien, lui le cowboy brutal mais intelligent, elle, la journaliste motarde très maline et sûr d'elle. le côté «  trash » de l'oeuvre est assumé, et l'histoire est intéressante, bien que presque caricaturale, ce qui ajoute à l'absurdité de l'oeuvre et qui fait avaler la pilule de façon plus douce.

A lire si vous aimez les complots, les motos, et les gros gun made in américa.

Red creek shuffle est une bande-dessinée étonnante qui navigue entre le polar des années 50, la science-fiction tantôt sous tension, tantôt presque absurde et l'hommage à d'autres oeuvres de BD. Intéressant mais aussi un peu maladroit par instants, ce one-shot ne m'a pas totalement convaincue bien que j'en ai apprécié l'esthétique et l'ambiance initiale.

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