Après la déception de
L'arrache-coeur de
Boris Vian, j'ai délaissé une PAL conséquentes (plus de 100 romans en attente) pour aller chercher directement, dans ma bibliothèque, un auteur refuge,
Chuck Palahniuk. Je regarde la petite dizaine de romans dans ma collection de poche, met de côté ceux que j'ai déjà relu et me laisse tenter par
Monstres invisibles dont je n'avais pas gardé de souvenirs précis.
Cette fois-ci, je le lis beaucoup plus vite et j'ai pu, en premier temps, apprécié la richesse du découpage ! C'est de l'orfèvrerie littéraire ! Il y a l'histoire et il y a la façon dont elle est donnée aux lecteurs. Je n'ai pas souvenir d'auteurs utilisant et maitrisant aussi finement l'art du « cut », du rythme. Et dans
Monstres invisibles, c'est une merveille que naviguer à travers les flashbacks et découvrir l'histoire de Shannon McFarland.
Second roman de l'auteur (3e édité pour cause de « trop dérangeant »),
Monstres invisibles est dans la même veine du mythique
Fight Club dont il partage les thèmes visiblement cher à l'auteur que sont la déconstruction, l'automutilation, etc… Ils sont ici habilement mis en scène dans une critique acerbe et totalement déjantée de la société capitaliste américaine. Lire du
Chuck Palahniuk, c'est une expérience particulière. Tout comme dans
Choke, il s'adresse à nos tripes autant qu'à nos sens.
J'ai adoré la relecture de ce roman. L'intrigue, en plus d'être originale, s'articule autour de personnages marginaux, ses
monstres invisibles justement qui sont trop souvent (lorsqu'il existe) réduit à leur marginalité dans les autres romans (pourquoi faut-il qu'il y ai toujours la présence d'un inspecteur, d'un journaliste ou d'un quelconque héros? il n'y en a pas ici, pas sous la forme que l'on s'imagine.) prennent chez
Chuck Palahniuk une ampleur et une dignité « révolutionnaire ». C'est un régal de lecture.
Lien :
http://livrepoche.fr/monstre..