Citations sur Sale gosse (82)
[…] n’oubliez jamais que les dés jetés à la naissance ne sont pas une fatalité. Il y aura des mains tendues. Soyez assez modestes pour les saisir.
Leur faire entendre qu’en rentrant dans le rang ils éviteraient la taule ou le cimetière, c’était comme crier dans le désert.
A quatorze ans, la mort, ils n’y croyaient pas.
Il refuse de réussir comme s'il rejetait l'avenir. (p. 141)
On était en novembre, l'hiver relevait les cols. p.201
Marc avait failli quitter la PJJ. C’était en 2010, quand la France dissertait sur l’impunité des mineurs, le retour du couvre-feu et les ados d’un mètre quatre-vingts qu’on devait pouvoir juger comme des adultes. La question revenait immanquablement et elle le mettait hors de lui : « Si on les met pas en prison à la cinquième condamnation, on en fait quoi ? »
Selon Romane, la téléréalité nous avait fait entrer dans une ère d’exclusion.
- Le concept de la Star Ac’, Secret Story et toutes ces daubes, c’est d’exclure ceux qui vivent parmi nous. Qu’est-ce qu'on fait, aujourd’hui, avec un gamin qui dérange ? On l’exclut de cours. Puis, on l’exclut du collège. Et quand il arrive chez nous avec son étiquette de délinquant, on nous dit : « Enfermez-le, il faut protéger la société ! »
Wilfried prit une grande inspiration. Tomo ne comprendrait pas qu’il ait détruit le visage d’un mec pour un « fils de pute » et un crachat sur ses crampons.
- Le gars m’avait taclé la cheville, c’éatit la deuxième fois qu’il arrivait en retard…Sans mes protèges, il m’arrachait le tibia…
- Quelle équipe ?
-Le Mans.
Wilfried était incapable de soutenir son regard. Cela faisait dix ans qu’ils se connaissaient mais cela ne changeait rien. A quarante piges, devant ce vieux Croate, il continuerait de baisser les yeux.
Retenez ça : les erreurs se paient cash.
Quand je suis arrivée à la PJJ, je voulais changer le monde. Aujourd'hui, j'essaye de ne pas l'abîmer. Ton métier, c'est semer sans jamais récolter. Tu suis des mômes qui disparaissent dans la nature, d'autres les remplacent et tu dois te remettre à semer. Ce n'est pas pour les pragmatiques qui veulent des résultats. Marc passa le concours de directeur. Il se voyait comme une sorte de cancérologue : les gens mouraient autour de lui, mais il continuait, coûte que coûte, car de temps en temps, il en sauvait un.
Tu vas grandir et tu vas oublier.
Quand je suis arrivé à la PJJ, je voulais changer le monde. Aujourd'hui, j'essaye de ne pas l'abîmer. Ton métier, c'est semer sans jamais récolter. Tu suis des mômes qui disparaissent dans la nature, d'autres les remplacent et tu dois te remettre à semer. Ce n'est pas pour les pragmatiques qui veulent des résultats.
Marc passa le concours de directeur. Il se voyait comme une sorte de cancérologue : les gens mouraient autour de lui, mais il continuait, coûte que coûte, car, de temps en temps, il en sauvait un.
Marc avait failli quitter la PJJ. C’était en 2010, quand la France dissertait sur l’impunité des mineurs, le retour du couvre-feu et les ados d’un mètre quatre-vingts qu’on devait pouvoir juger comme des adultes. La question revenait immanquablement et elle le mettait hors de lui : « Si on les met pas en prison à la cinquième condamnation, on en fait quoi ? »
Selon Romane, la téléréalité nous avait fait entrer dans une ère d’exclusion.
– Le concept de la Star Ac’, Secret Story et toutes ces daubes, c’est d’exclure ceux qui vivent parmi nous. Qu’est-ce qu’on fait, aujourd’hui, avec un gamin qui dérange ? On l’exclut de cours. Puis on l’exclut du collège. Et quand il arrive chez nous avec son étiquette de délinquant, on nous dit : « Enfermez-le, il faut préserver la société !