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Critique de colka


La lecture de la femme aux cheveux roux d'Orhan Pamuk était censée m'initier à la littérature turque que je ne connais pas. de toute évidence je n'ai pas frappé à la bonne porte ou choisi le bon roman...
La thématique qui traverse le récit est celle de la complexité douloureuse et tragique que revêt parfois la relation père/fils. Et l'auteur de puiser dans les mythes et légendes qui font référence à cette problématique avec bien entendu le mythe d'Oedipe mais aussi la légende de Rostam et de son fils Sohrâb, miroir inversé du premier récit, et qui appartient à l'épopée iranienne Shâhnâmek.
C'était une bonne idée pour densifier et surtout marquer le caractère tragique de l'histoire qui nous est contée, celle d'un homme Cem Bey, qui lors d'une brève relation avec la fameuse femme aux cheveux roux, comédienne de son état, va devenir le père d'un garçon Erven, dont il ne découvrira que tardivement l'existence. Mais au lieu d'infuser son récit de détails ou d'allusions qui renvoient subtilement aux mythes évoqués, l'auteur se contente de poursuivre parallèlement les deux récits avec parfois du côté des mythes des digressions très intellectualisantes, qui sans être inintéressantes, n'enrichissent pas vraiment l'histoire dont il est question dans ce roman.
Le récit souffre également d'une certaine monotonie avec une première partie qui n'en finit plus, centrée sur l'existence du narrateur lorsqu'il était puisatier aux côtés de maître Mahmut. Beaucoup de détails d'ordre technique sur le métier de puisatier mais bien peu sur l'ambiance du petit village turc Ongören qui va être le lieu de sa rencontre avec la femme aux cheveux roux. Une rencontre amoureuse évoquée de façon très conventionnelle, sans scène forte ou plongée dans la psyché des deux personnages.
C'est d'ailleurs un autre point qui m'a gênée dans ce roman : le traitement des personnages. Aucun d'entre eux ne m'a vraiment accrochée en raison du caractère sommaire voire un peu naïf de leurs états d'âme, qu'il s'agisse de la relation filiale ou amoureuse.
Sur le plan narratif, trop de passages aussi où l'auteur se contente de résumer les faits survenus dans la vie de Cem. C'est notamment le cas dans le début de la deuxième partie lorsqu'il évoque ce qui va se passer entre le moment où il va fuir Ongören et celui où il va rencontrer sa femme Aysse et faire fortune dans l'immobilier lors de l'extension d'Istanbul.
Une grande déconvenue pour moi que la lecture de ce roman pour lequel les critiques étaient largement élogieuses. Je vais donc "voguer vers d'autres cieux" en attendant de renouer avec la littérature turque et pourquoi pas avec l'oeuvre d'Orhan Pamuk, qui, ne l'oublions pas, est Prix Nobel de littérature 2006
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