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Critique de Allantvers


L'opposition Orient/Occident sur la conception du monde par le prisme de la peinture : quelle intéressante perspective!

Et ce n'est pas tout ce qu'offre ce riche et haletant rompol érudit, qui fait revivre l'Istanbul de la Renaissance par le truchement d'un atelier de peintres experts en calligraphie, enluminures et dorures, élevés à la dure pour apprendre à peindre les choses "comme Dieu les voit" et non pas comme les hommes les perçoivent : ombres et perspectives, hérétiques pratiques des Occidentaux!

Et derrière les assassinats qui ensanglantent l'atelier, derrière le livre commandé en secret par le Sultan pour émerveiller les Vénitiens, ce sont tous les grands empires orientaux qu'Orhan Pamuk évoque, l'art divin et ancestral utilisé comme arme de pouvoir, avec, symbole en forte résonnance avec l'époque actuelle, une Istanbul dépouillée des fastes de l'empire ottoman qui balance en cette fin de Renaissance entre un Orient séculaire et un Occident en passe d'étendre sa domination et d'imposer sa vision du monde...
Ainsi l'auteur nous rappelle, avec une fine érudition et un art consommé de conteur, que la peinture est bien plus que le tableau, et que face à son pouvoir le summum pour le peintre véritable est de se crever les yeux.

Ceux du lecteur restent eux bien ouverts, et enchantés de ce qu'ils apprennent!
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