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sur 783 notes
Quand elle a quitté la Russie, elle s'appelait Polina. Quand elle a été naturalisée en France, elle est devenue Pauline. Ce pays qui l'a accueillie enfant avec ses parents à la chute de l'URSS, l'autrice l'aime mais a pourtant eu du mal à s'y faire. Entre sa perte identitaire et celle de ses repères, le bloc de béton qu'elle a découvert en arrivant à Saint-Etienne contrastait quand même beaucoup avec la datcha familiale de son pays natal. Et alors qu'il était déjà difficile de s'adapter au logement il a aussi fallu s'adapter à la langue. Cette langue aux sonorités étranges qu'elle a découverte à la materneltchik où on l'a envoyée pour se faire sa place parmi d'autres enfants. Polina est devenue Pauline, mais le temps a passé et elle souhaite désormais récupérer son prénom !



Premier roman de l'autrice, autobiographique vous l'aurez compris et c'est une réussite puisque je l'ai lu en quelques heures seulement (bon ok il fait moins de 200 pages aussi 🤣) ! Ce combat pour un prénom et indirectement pour un héritage familial, un pays et une culture m'a émue. L'autrice raconte les difficultés de l'exil, la perte des repères, des proches (ses grands-parents étant restés en Russie) et toutes les difficultés que rencontrent bon nombre de personnes dans la même situation de nos jours. Elle alterne scènes au passé, en Russie et en France à son arrivée, et scènes au présent lorsqu'elle se trouve au tribunal de Bobigny où elle tente de récupérer son prénom face à une lenteur et lourdeur administratives typiquement françaises. J'ai aimé les deux mais je dois dire que la nostalgie de l'enfance que l'on ressent au travers de sa plume m'a peut-être un peu plus touchée car je me mettais vraiment à la place de cette petite fille qui a dû laisser ses jouets en Russie, qui se retrouve dans une école maternelle peuplée d'enfants étranges parlant une langue étrange (c'était en tout cas sa vision des choses étant enfant) et sa difficulté à s'intégrer. le seul moment heureux de sa journée était le soir devant la télé à tenter de comprendre ce que racontaient les Minikeums. Des thèmes durs et émouvants que l'autrice adoucit avec des notes d'humour, notamment quand mère et fille rajoutent des "tchik" à la fin des mots français pour qu'ils fassent moins peur. Une jolie découverte donc !
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Excellent !
Sérieux, hilarant, naïf et poignant.
J'ai beaucoup aimé, écrit un peu comme une sorte de journal intime qui prend pour point de départ une audience au tribunal pour changer de prénom. Il y est question d'intégration, d'adaptation, de non-dits (énormément)...
Un très bon livre, qui aurait mérité 150 pages de plus et peut-être un peu de recul ?
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Avec une écriture pleine d'humour parfois féroce et une grande tendresse, Polina Panassenko nous parle de la tragédie que vivent beaucoup d'immigrants .Elle est née en Russie et s'appelle Polina mais lors de son immigration en France elle deviendra Pauline.
Franciser son prénom, lui explique-t-on est un gage de vouloir s'intégrer dans son pays d'accueil.
Polina Panassenko nous conte son arrivée en France, à Saint-Étienne avec beaucoup de tendresse et de dérision.Il lui faut du jour au lendemain plonger dans un modèle français dont elle ne maîtrise pas la langue.
Elle fait preuve de beaucoup d'humour , la maternelle où elle fait ses premiers pas , elle l'appelle la " martermeltchik".
Pendant des années, Polina va en vacances à Moscou retrouver ses grands -parents bien aimés dans la datcha où là encore, elle doit tenir sa langue.
En aucun cas, elle ne doit dire qu'elle vit en France.
A l'âge adulte, Pauline veut redevenir sur son état civil : Polina et là c'est impossible .
Avec ce premier petit roman, Polina Panassenko montre du doigt l'absurdité de certains rouages de l'administration .
En quoi, s'appeler Polina ou Pauline change les choses pour une carte d'identité alors que pour l'intéressée, son vrai prénom est son identité pleine et entière à juste titre revendiquée.
Un bon petit roman qui se dit légèrement.
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Lu d'un trait, en une chaude après midi, 186 pages.
lecture agréable, facile.

Polina raconte son combat et son procès contre l'administration pour récupérer son prénom russe, francisé en Pauline à sa naturalisation française demandée par ses parents alors qu'elle était mineure. Elle est née en URSS, nommée Polina, utilise ce prénom et se sent niée en ne pouvant pas le porter sur ses papiers officiels. Pourtant, dans sa famille, du côté maternel, juif, tous portent un double prénom : Rita s'appelait Rivka, Issaï , Isaac, Grisha, Hirsch "Pour ne pas nous gâcher la vie"

Elle raconte les allers-retours entre Moscou, où résident ses grands-parents et Saint Etienne où elle vit pendant l'année scolaire. Arrivée en France très jeune, elle doit affronter l'école alors qu'elle ne maîtrise pas le français. Adolescente, elle se définit comme Russe, se voit en patriote russe mais n'envisage pas de retourner définitivement dans sa  ville natale. 

Histoire d'exil, d'apprentissage, de double culture... à hauteur de petite fille, puis d'adolescente. Touchante. 

Histoire de langue apprise, de langue interdite (en Russie)
Lien : https://netsdevoyages.car.bl..
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Pauline alias Polina nous raconte son histoire et son combat pour retrouver son prénom d'origine.
Il fut une époque, ou pour s'installer dans un pays étranger, il était de bon ton de se noyer dans la masse en changeant de prénom ou de nom même parfois, histoire que ça sonne mieux dans la langue du pays.
Pauline a partagé son enfance entre la Russie et la France. Sa famille s'est finalement installée en France, elle a obtenu la nationalité française et lors de cette naturalisation son prénom d'origine est parti aux oubliettes.
Mais voilà, Pauline veut redevenir Polina. Son souhait ne se réalisera pas d'un coup de baguette magique, elle va devoir batailler et justifier son choix.
Elle mettra tout en oeuvre pour atteindre son but ! Petite fille on lui demandait de tenir sa langue mais aujourd'hui c'est une adulte qui n'a plus peur et à qui on n'interdit plus de dire ce qu'elle veut.

J'ai bien aimé ce personnage déterminé, qui se bat pour son identité, ses racines et peu importe ce que la société en pense, elle est Polina dans son coeur et dans sa tête et non Pauline et elle ira jusqu'au bout pour retrouver son prénom.
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Une belle découverte pour moi que ce roman autobiographique sur une femme en quête d'identité, prise entre deux nations, la France et la Russie.
Le récit alterne entre le présent et l'enfance, expliquant le chemin de l'auteure, avec beaucoup d'humour, de tendresse et d'amour pour son pays. C'est un peu de Persépolis qu'on retrouve, et tant d'autres expatriés, pris entre deux cultures.
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Parce qu'ils parlent tous deux d'identité ce bouquin me fait penser à Beyrouth sur Seine. Pourtant la démarche est dissemblable puisqu'ici c'est son propre chemin que l'auteure interroge et raconte.
Si j'ai beaucoup aimé le début j'en suis sortie pareillement déçue, même si aux commencement les allers-retours entre l'enfance et l'adulte m'ont semblé fluides. Mais au final j'ai regretté que l'ensemble se centre uniquement sur la petite fille. On ne saura jamais quel métier exerçait le père, et pourquoi ce "choix" de la France et de Saint Etienne. Bien que j'ai assez aimé comment est raconté le ressenti de l'enfant, cette identité qui progressivement se dissout et comment au final elle n'en conserve quelque chose que par la colère et le rejet. Pourtant j'ai eu le sentiment, à la fin du livre, de rester sur ma faim.
Ok, "le beau-frère parti vivre à Moscou", que je suppose être le mari de la soeur. Et elle ? Pourquoi ce décalage manifeste, cette distance entre les deux soeurs ? Pourquoi n'est il quasi jamais question de l'aînée ? Quel rôle a t'elle joué ? Ou pas. Pourquoi son retour à Moscou et pourquoi pas Polina, qui se bat pour récupérer son prénom mais écrit en français ? À mon sens il manque un chapitre. L'adulte s'est trop effacée, ré écrivant l'histoire pour sans doute redonner sens à son enfance, au détriment de sa propre parole, qui reste incomplète, inachevée.
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Polina est née à Moscou. Elle vit avec ses parents, sa soeur aînée et ses grands-parents maternels dans un appartement communautaire.
Années 1990, l'URSS disparaît.
La famille s'installe en France, à Saint-Etienne, en 1993. Les parents décident quelques années plus tard, pour favoriser son intégration, de franciser son nom. Polina devient Pauline. C'est 20 ans plus tard, lorsqu'elle veut refaire ses papiers d'identité, que Polina/Pauline apprend que non, elle n'a pas le droit de s'appeler Polina. Son prénom russe a été effacé. Pauline entreprend alors des démarches au tribunal de Bobigny pour redevenir Polina.

Cette reconquête d'un prénom de naissance, c'est la reconquête d'une identité, d'une culture, d'une langue. D'un objet perdu dans les méandres de l'administration française. Polina Panassenko raconte à hauteur d'enfant ses souvenirs d'enfance en France et en Russie, au gré des allers et retours entre le pays d'adoption et le pays de naissance. Difficulté de l'apprentissage d'une nouvelle langue, découverte d'un nouveau mode de vie… c'est dans une langue imagée, aussi créative que l'esprit d'une fillette déracinée, tiraillée entre russe et français, que l'on suit l'intégration de Polina.
Avec drôlerie, elle partage avec le lecteur ces nouveaux mots, écrits phonétiquement, qu'elle entend à la materneltchik – comprendre à la maternelle. Premières années difficiles où les mots se bousculent dans la tête de Polina. Elle nous parle aussi de cet accent, signe distinctif de sa langue maternelle, qu'elle seule dans sa famille finira par perdre.
« Tenir sa langue », c'est aussi le portrait de deux mondes que tout oppose et d'un déchirement. Disneyland Paris, premières frites du MacDo, un appartement aux multiples « chambres »… La France, c'est l'abondance, la profusion. Pourtant, les retours chaque été dans la datcha des grands-parents sont eux aussi attendus avec impatience. Retour aux sources, aux superstitions, aux craintes des kidnapping et aux chansons de  Léonid Outiossov.

Dans ce récit familial, Polina Panassenko  reste fidèle à sa mémoire d'enfant, peuplée de nombreuses sonorités. C'est une quête identitaire pleine d'humour et de tendresse où la narratrice tente de trouver son équilibre. Un premier roman touchant.
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Une double culture, russe et française, une réflexion sur le choix entre porter un prénom français ou russe, c'étaient des thèmes qui m'intéressaient… de plus, les critiques favorables me donnaient un a priori confiant.

Catastrophe, je m'attendais à beaucoup mieux. Je m'explique.

D'abord, l'autrice dénigre l'attitude de la juge qui lui demande de mieux justifier la demande de revenir au prénom Polina. Mais la prévenir que cela ne va pas dans le sens de la facilité et de l'intégration la meilleure ne me semble ni stupide ni incongru. Après tout, si elle porte le prénom de Pauline, c'est que la justice française a accédé autrefois à la demande de naturalisation de son père et on le devine à la francisation par la même occasion de Polina en Pauline. Revenir en arrière, pourquoi ? Cela demande des arguments solides et clairs. Quand l'intention est confirmée et étayée avec l'aide de son avocate, Polina obtient satisfaction, alors pourquoi dénigrer la justice française avec une ironie un peu facile ?

Un peu dans le même sens, elle dénigre la maîtresse d'école française qui lui parle une langue qu'elle ne connait pas et enseigne une chanson “russe” (mais avec des paroles en français) à sa classe dans une bonne intention : Polina reçoit cela comme une insulte à la Russie ! Qui fait un effort alors ? Que ferait-elle de mieux à sa place ?

Les élèves français sont présentés comme indifférents ou hostiles, je n'y crois pas du tout, ayant enseigné dans tous les niveaux de primaire et ayant eu plusieurs fois l'expérience d'accueil d'enfants étrangers. En fait, un élève non francophone est l'objet à son arrivée de curiosité gentille spontanée et est toujours invité à jouer avec les autres. L'apprentissage de la langue est encore en cours pour tous, chacun progresse chaque jour à son rythme, à son niveau, du plus habile au plus malhabile y compris le primo-arrivant. Il n'y a pas de barrière entre eux ni de tel rejet !

Enfin, je comprends mal qu'une femme russe demande à s'appeler Polina Panassenko : tous les patronymes russes ont une terminaison soit masculine (par exemple en -o) soit féminine (en -a), alors ce choix équivaut à peu près à Polina (Monsieur)Panassenko, ce qui est bien incongru pour une femme. Déjà sans le cyrillique, ce n'est plus vraiment du russe, mais juste une transcription phonétique et surtout avec l'incohérence entre Polina féminin et Panassenko masculin, c'est à mon avis ridicule.

Quant à l'humour vanté par le résumé éditeur, je l'ai cherché en vain. J'ai plutôt noté de l'ironie irréfléchie sur tout, justice, armée, école… et une vulgarité fréquente sans aucun intérêt par exemple quand elle raconte que sa camarade a envie de chier dans un jardin public et qu'elle en donne tous les détails. On s'en passerait volontiers…

Premier roman, c'est noté mais pour moi, dernière lecture de cette autrice qui est selon moi plutôt mal inspirée.
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Une plume originale qui nous plonge au coeur du langage. Débarquer à saint-Etienne quand, gamine, on ne parle pas un mot de français est une aventure. Retourner en Russie pour les vacances et ne plus avoir d'accent une autre. Polina Panassenko nous raconte ses petits et grands écarts et parvient à nous communiquer l'attachement viscéral et parfois un peu ambivalent qu'elle éprouve pour ses origines. Se lit avec plaisir.
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