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Critique de LivresdAvril


On ne peut pas douter de la bonne foi d'Isabelle Pandazopoulos. Elle fait preuve d'une réelle sincérité en voulant montrer par ce roman que les élèves "décrocheurs" ne sont pas simplement fainéants, que comme les autres ils cachent une personnalité riche et complexe, et souvent une histoire personnelle dramatique.
La difficulté est alors d'exposer cela sans tomber dans le pathos et la surenchère. C'est là que le bât blesse et que la caricature pointe. Ici, malheureusement, tout est "trop" : les quatre ados paumés, mais aussi la prof passionnée (heureusement il y en a), le proviseur opportuniste, les parents démissionnaires... Ça fait beaucoup, et ça vire au catalogue.
À ceci s'ajoute une langue particulièrement pauvre. C'est un reproche récurrent en littérature jeunesse (et étonnamment l'auteure l'évoque elle-même dans sa note "Dans le cartable d'Agathe Fortin") : certains auteurs ont tendance à simplifier (présent, vocabulaire...) parce qu'ils écrivent pour la jeunesse. Sauf que cela contredit le propos de ce roman, qui voudrait faire la preuve qu'en les considérant comme des personnes capables de réflexion, les ados puissent prendre confiance en leurs capacités.
Que des jeunes "décrocheurs" manquent de vocabulaire, pas de souci. Mais quand on écrit des phrases comme "Ça leur est venu malgré eux qu'ils pensent à leur père respectif." (p. 72), "À vendredi, Lilou, elle répond de sa belle voix posée." (p. 75) ou "Il la regarde bizarre." (p. 76 - oui, autour de la page 70 c'est un florilège), ça me pause un problème.
Il y a aussi pas mal d'incohérences, des dialogues dans lesquels on ne sait plus qui parle... Bref, ce roman ne fait pas très "fini".
C'est d'autant plus dommage que je partage totalement la vision de l'auteure sur ces élèves qui ne rentrent pas dans le moule, sans lien avec leurs capacités réelles ; et le pouvoir de l'oral.
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