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Critique de lareinedurire


Je fais partie de ceux qui ont trouvé le tome 3 très déçevant et, objectivement, très médiocre. Et celui-ci ne déroge pas à cette tendance.
Je dois en être vers la page 450, et j'ai vraiment du mal à achever ma lecture. L'histoire comporte plusieurs incohérences, plusieurs hésitations, plusieurs tatônnements. Et la lecture en devient incipide.

Le scénario est parfois bancal. Pratiquement jamais les ennemis ne s'affirment en tant qu'ennemis et occupent ce rôle jusqu'au bout ; l'apparition d'Eragon et de Saphira les fait toujours fuir... Fuir? Un soldat ennemi, lâche? Qui fuit devant le danger sans chercher à défendre ni sa vie, ni son royaume, ni son roi, ni son honneur, ni sa famille qui pourrait être menacée si l'adversaire gagne...? C'est totalement improbable. Surtout que pratiquement tous les ennemis ont cette attitude. C'en devient agaçant.

Evidemment, les adversaires "mineurs" (c'est-à-dire, les dirigeants des villes attaqués, les personnages secondaires et éphémères, les soldats anonymes...) sont bêtes comme leurs pieds, pour la plupart. Pas un n'est là pour faire un tant soit peu preuve de logique, d'intelligence ou même simplement d'initiative.

Le scénario comporte des failles et des incohérences : la ville que Roran assiège, au sud, est, si on regarde la carte présente au début du livre, impossible à rallier à cheval dans le délai que Roran s'est fixé ; la distance est bien trop grande. Au tout début du livre, Roran ou Eragon, je ne sais plus trop, ils sont tellement invulnérables tous les deux, frappe un soldat au ventre et... l'envoie heurter le plafond pour qu'il retombe mort à ses pieds... Pardon? le type se prend un coup de poing et il s'envole au plafond? C'est une blague? Chez moi, il peut à la rigueur se plier en deux pour chercher à reprendre sa respiration, mais pas plus. Bref. le livre est truffé de telles incohérences. Et au bout de la vingtième, ça commence à ne plus tenir debout. Et à agacer sérieusement, tellement c'est improbable.

Les dialogues... Les dialogues sont tellement barbants ! Non pas qu'ils soient spécialement mal écrits - pas plus que le reste du livre, du moins - mais ils sont d'un prévisible, c'est affolant. Pas un n'étonne ou ne surprend particulièrement. Certains ne sont là que pour évoquer des évidences. Je pense que Paolini a parfois voulu concurrencer Captain Obvious. Et les autres dialogues, censés être plus "sérieux" et plus intenses, on va dire, échouent complètement à leur but. Ce n'est pas vraiment les dialogues qui charment quiconque.

Ensuite, je peux également parler des personnages principaux. Ils sont étrangement invulnérables. Oh, bien sûr, Roran s'est à un moment pris une flèche perdue dans le dos, mais bon, histoire qu'on ne s'inquiète pas trop, il était remis sur pied 10 lignes plus loin. Faut quand même pas pousser mémé dans les orties, hein. On aurait pu croire qu'il était blessé. On est tellement certain qu'il ne peut rien lui arriver de grave ni de fâcheux - ni à lui, ni à Eragon, ni à Arya, ni à Nasuada (là où j'en suis, elle est encore prisonnière. Mais je ne doute pas une seconde qu'elle se tire sans trop de problème des griffes de Galbatorix), qu'on n'éprouve plus aucune inquiétude pour les personnages. C'est donc très ennuyant de suivre des péripéties auxquelles on n'accroche pas puisqu'on sait qu'ils en sortiront victorieux.
Je crois que, dans ce tome, jusqu'à la page 450, le personnage le plus important qui meure est Wyrden, un elfe dont je ne soupçonnait jusqu'alors pas l'existence. C'est fou. Quelle tristesse quand j'ai su sa mort ! J'étais foudroyée dis donc. Ils nous l'ont sortis du placard pour qu'il se fasse tuer.
Evidemment, Nasuada s'est fait capturer. Mais pas à cause d'un petit régiment de soldat surentraîné comme aurait pu avoir Galbatorix, non, bien sûr que non. Elle s'est fait enlever par Thorn et Murtharg. Les grands moyens. Ils ont déployés tout l'arsenal pour enlever une femme qui n'était pourtant pas si dangereuse que ça, finallement. Enfin bref. D'ailleurs, il est tout à fait incompréhensible que Murtharg retourne sa veste contre Galbatorix. C'est un des seuls personnages que j'aime dans ce livre (avec Angela. Je suis fan d'Angela), et là, ce revirement de situation me déplaît fortement. S'il confirme cette décision d'aider Nasuada, et non plus son roi Dragonnier, je vais définitivement le détester.

En fait, en y réflichissant, je crois que le personnage qui ne m'a jamais déçu dans ce livre est, outre Angela, Galbatorix. Il reste fidèle à ses idées (même si je n'aime pas tellement ce personnage qui manque quelquefois de crédibilité - alors que d'habitude, j'adore littérement les ennemis). Mais son problème est qu'il manque de consistance. Bien sûr, il est l'ennemi de qui on parle toutes les 3 pages, mais il est bien trop flou, bien trop vague. Bien que ce soit volontaire, c'est un défaut énorme. Un ennemi trop vague montre et annonce à l'avance sa défaite (surtout quand les personnages sont invulnérables et quasiment invincibles), et ne le rend ni attachant ni attirant. Alors qu'un grand méchant doit forcément l'être pour intriguer le lecteur.

Le derner point à aborder est le style d'écriture. Mon jugement est certainement altéré par les merveilleuses lectures que j'ai fait juste avant et qui ont une écriture propre, fluide et agréable (à savoir, le Meilleur des Mondes d'Aldous Huxley, le tome 2 des Salauds Gentilhommes de Scott Lynch et surtout, le Jour des Fourmis de Bernard Werber). Mais Paolini a eu jusqu'au tome 2 une écriture, si elle n'était pas exceptionnelle, assez fluide et relativement agréable. Mais les tomes 3 et 4 sont nettement moins agréables. Déjà que le scénario est bancal et assez ininteressant, je n'est pas non plus été satisfaite ni réjouie par le style d'écriture, assez plat et n'ayant pas d'originalité ni de singularité. C'est une écriture banale, qui ne le démarque absolument d'autres auteurs quelconques et moyens.

Mais fnissons quand même sur une note positive : j'aime les séquences où apparaissent Nasuada prisonnière et Murtagh. L'attitude de Murtagh, qui refuse l'autorité de Galbatorix, est totalement déçevante (j'aurais tellement aimé un Murtagh défendant Galbatorix, défendant son roi face aux préjugés que les Vardens peuvent avoir sur lui, expliquant la nature de son choix de le rejoindre, la convaincant peut-être de la noblesse de ses actes et de sa cause ; alors que là, il renie simplement le pacte qu'il a scellé avec Galbatorix, qu'il va le trahir lâchement alors qu'il ne croit pas lui-même à sa survie. Bien sûr, ce "pacte" lui a été octroyé de force, mais le syndrome de Stokholm, ça existe. Et puis, son père est Morzan, quand même. Donc il aurait très bien pu aider et s'allier de son plein gré à Galbatorix.). Bref.
Sinon, le passage où Nasuada est prisonnière et lutte avec elle-même, en quelque sorte, me passionne. Enfin, il m'interesse nettement plus qu'Eragon et Roran. Bien que je sente que ça va finir en queue de poisson, je pense que Paolini tenait ici un filon exploitable, avec Nasuada. D'ailleurs, je trouve qu'il a encore foiré son coup, ici : Nasuada aurait été un personnage nettement plus interessant si Galbatorix était parvenu à la convaincre de se rallier à lui. Ca aurait créée un rebondissement, et aurait opposé enfin un même personnage qui partage la vision de Galbatorix alors qu'il la refusait auparavant. Parce qu'il est impossible que tout le monde méprise autant un roi de cette ampleur, ni qu'il ne parvienne à convaincre qui que ce soit avec ses arguments (en l'occurence, Nasuada qui rejette ses idées sans chercher à s'y pencher dessus), alors qu'il est dit qu'il possède un très fort potentiel de persuasion grâce à sa voix haromonieuse.
Enfin bref. Je pense que c'est une erreur scénaristique, une erreur qui fait perdre encore un peu de son interêt à l'histoire.
Et puis, Angela n'intervient pas assez. 2 fois, grand maximum, pour l'instant. C'est ridiculement faible pour un personnage de cette ampleur et, apparemment, de cette puissance.


Si je résume tout ça, c'est un bilan très négatif pour ce livre~
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