AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de cleophas35


Henri Barbusse n'est pas l'homme d'un seul roman, mais de son oeuvre on ne lit plus guère que le Feu, récit d'un poilu de 14, inspiré par la propre expérience de l'auteur sur le front. Il fallait d'ailleurs avoir vécu la guerre pour la raconter de manière crédible, et les récits contemporains (Lemaitre, Quélard, Dugain...) n'atteignent jamais l'intensité de ceux de Genevoix, Dorgelès, Jünger, Barbusse qui furent acteurs du drame.

On lit le Feu comme le journal d'un poilu affecté dans une escouade. L'auteur fait le choix de parler assez peu du narrateur, pour laisser voir et parler ceux qui l'entourent, donnant une large place aux expressions régionales ou populaires. le lecteur ne suit aucun personnage en particulier, aucune histoire ne s'ajoutant à L Histoire, et a presque l'impression d'être plongé dans un documentaire. le roman s'achève par 40 pages de prêche et de morale, d'un idéalisme qui n'est pas franchement en phase avec les défis qui se poseront dans les années qui suivront la Grande Guerre et explique les errements staliniens de l'auteur (C'est facile à écrire en 2022, je l'avoue).

Barbusse a obtenu le prix Goncourt pour ce roman en 1916. Dorgelès le Femina en 1919. Ceux de 14, de Genevoix n'a pas reçu de prix. Un siècle plus tard, les prix littéraires montrent une fois de plus, à mon avis, leurs limites bien connues, car j'aurais tendance à faire un classement exactement inverse…

Quoi qu'il en soit, la lecture de ces romans de 14-18 me semblent salutaires pour comprendre la suite du siècle, qui aurait été bien différent si l'on avait su éviter cette guerre.

Commenter  J’apprécie          160



Ont apprécié cette critique (15)voir plus




{* *}