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4.04/5 (sur 814 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Amiens , le 15/06/1885
Mort(e) à : Paris , le 18/03/1973
Biographie :

Roland Lecavelé, dit Roland Dorgelès, est un journaliste et écrivain.

Il étudie l'architecture à l'École des beaux-arts. Après ses études, il se lance dans le journalisme en collaborant avec plusieurs journaux ("Messidor", "Paris-journal"). Ses premiers ouvrages sont des pièces de théâtre ("La corde au cou"). A cette époque il choisi, en débutant dans les lettres, son nom d'écrivain en souvenir de séjours thermaux de sa mère à Argelès.
Lors de la première guerre, il est engagé volontaire en août 1914, bien qu'ayant été deux fois réformé. Nommé caporal, il reçoit la croix de guerre.
Au front, il garde le moral vaille que vaille en prenant des notes desquelles naîtra le chef d'œuvre "Les croix de bois" (prix Fémina 1919), ouvrage qui le rendit célèbre et qui parut en 1922. Il avait rejoint en 1915 l'aviation et était devenu instructeur et c'est au 9 rue de Dijon à Longvic que le livre "Les croix de bois" fut écrit. En 1923, il épouse Hania Routchine, fille d'émigrés russes et artiste lyrique. Après un séjour en Indochine, il écrit "Sur la route mandarine" (1925).

En 1929, il succède à Georges Courteline à l'Académie Goncourt. Jusqu'à la deuxième guerre mondiale, sa vie sera faites de nombreux voyages et très prolifique au niveau littéraire. En 1939, il devient correspondant de guerre pour "Gringoire". En novembre 1942, il s'installe à Montsaunès, ou il est rapidement rejoint par le peintre Raoul Dufy. Il passe les derniers mois précédant la libération à Aspet.
Il racontera les évènements de la seconde guerre mondiale dans deux livres : "Vacances forcées" (1945) et "Carte d'identité" (1945).

En 1954, il est élu président de l'Académie Goncourt, fonction qu'il occupe jusqu'à sa mort en 1973.
En 1960, après le décès de sa première épouse, il se marie avec Madeleine Moisson (1909-1996).
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Source : burgondy.b-blog.fr/date-2007-10-7.html.
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Citations et extraits (177) Voir plus Ajouter une citation
C'est vrai, on oubliera. Oh ! je sais bien, c'est odieux, c'est cruel, mais pourquoi s'indigner : c'est humain... Oui, il y aura du bonheur, il y aura de la joie sans vous, car, tout pareil aux étangs transparents dont l'eau limpide dort sur un lit de bourbe, le coeur de l'homme filtre les souvenirs et ne garde que ceux des beaux jours. La douleur, les haines, les regrets éternels, tout cela est trop lourd, tout cela tombe au fond...
On oubliera. Les voiles de deuil, comme des feuilles mortes, tomberont. L'image du soldat disparu s'effacera lentement dans le soeur consolé de ceux qu'ils aimaient tant. Et tous les morts mourront pour la deuxième fois.
Non, votre martyre n'est pas fini, mes camarades, et le fer vous blessera encore, quand la bêche du paysan fouillera votre tombe.
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Voici la feuille blanche sur la table, et la lampe tranquille, et les livres... Aurait-on jamais cru les revoir, lorsqu'on était là-bas, si loin de sa maison perdue ?

On parlait de sa vie comme d'une chose morte, la certitude de ne plus revenir nous en séparait comme une mer sans limites, et l'espoir même semblait s'apetisser, bornant tout son désir à vivre jusqu'à la relève. Il y avait trop d'obus, trop de morts, trop de croix; tôt ou tard notre tour devait venir.

Et pourtant c'est fini... La vie va reprendre son cours heureux. Les souvenirs atroces qui nous tourmentent encore s'apaiseront, on oubliera, et le temps viendra peutêtre où, confondant la guerre et notre jeunesse passée, nous aurons un soupir de regret en pensant à ces années-là.

Je me souviens de nos soirées bruyantes, dans le moulin sans ailes. Je leur disais: "Un jour viendra où nous nous retrouverons, où nous parlerons de nos copains, des tranchées, de nos misères et de nos rigolades... Et nous dirons avec un sourire "C'était le bon temps !"

Avez-vous crié, ce soir-Ià, mes camarades! J'espérais bien mentir, en vous parlant ainsi. Et cependant... C'est vrai, on oubliera. Oh! je sais bien, c'est odieux, c'est cruel, mais pourquoi s'indigner: c'est humain... Oui, il y aura du bonheur, il y aura de la joie sans vous, car, tout pareil aux étangs transparents dont l'eau limpide dort sur un lit de bourbe, le coeur de l'homme filtre les souvenirs et ne garde que ceux des beaux jours. La douleur, les haines, les regrets éternels, tout cela est trop lourd, tout cela tombe au fond...

On oubliera. Les voiles de deuil, comme des feuilles mortes, tomberont. L'image du soldat disparu s'effacera lentement dans le coeur consolé de ceux qu'ils aimaient tant. Et tous les morts mourront pour la deuxième fois.

Non, votre martyre n'est pas fini, mes camarades, et le fer vous blessera encore, quand la bêche du paysan fouillera votre tombe.

Les maisons renaîtront sous leurs toits rouges, les ruines redeviendront des villes et les tranchées des champs, les soldats victorieux et las rentreront chez eux. Mais Vous ne rentrerez jamais.

C'était le bon temps.
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Il a fallu la guerre pour nous apprendre que nous etions heureux.Oui,il a fallu connaître la misere.Avant nous ne savions pas,nous etions des ingrats...
Maintenant,nous savourons la moindre joie,ainsi qu'un dessert dont on est prive.Le bonheur partout:c'est le gourbis ou il ne pleut pas,une soupe bien chaude,la litiere de paille sale ou l'on se couche,l'histoire drole qu'un copain raconte une nuit sans corvee...
Le bonheur?Mais cela tient dans les deux pages d'une lettre de chez soi,dans un fond de quart de rhum.Pareils aux enfants pauvres,qui se construisent des palais avec des bouts de planche,le soldat fait du bonheur avec tout ce qui traine.
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Roland Dorgelès
Le voyage pour moi, ce n'est pas arriver, c'est partir. C'est l'imprévu de la prochaine escale, c'est le désir jamais comblé de connaître sans cesse autre chose, c'est demain, éternellement demain.
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mes morts, mes pauvres morts, c'est maintenant que vous allez souffrir, sans croix pour vous garder, sans coeurs où vous blottir. je crois vous voir rôder, avec des gestes qui tâtonnent, et chercher dans la nuit éternelle tous ces vivants ingrats qui déjà vous oublient.
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Mais elle n'était pas au bout de ses surprises.
Se retournant, elle venait de découvrir près de la porte d'entrée un suisse d'église tout galonné, un panier à salade en guise de tête et coiffé d'un bicorne à plume.
A défaut de hallebarde, il s'appuyait sur un balai.
- Et celui-là, qu'est-ce que c'est ?
- Mon copain Anatole. Je l'ai déguisé avec un costume ramené du bal des Quat'z'arts.
- Et qu'est-ce qu'il y a d'écrit sur son écharpe ?
- A bas l'argent ! ...
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Un tas de colis devant lui comme un éventaire de camelot, le fourrier appelait les lettres en souffrance, au milieu d’une cohue de soldats qui jouaient des coudes et s’écrasaient les pieds. C’était à notre porte, entre le lavoir communal, si petit que trois laveuses n’auraient pas tenu sous son auvent, et la maison du notaire, qui portait en sautoir une écharpe rouge de vigne vierge. Grimpés sur le banc de pierre, nous écoutions.

— Duclou Maurice, 1re section.

— Il a été tué à Courcy, cria quelqu’un.

— Vous en êtes sûr ?

— Oui, des copains l’ont vu tomber devant l’église… Il avait reçu une balle. Maintenant, hein, je n’y étais pas…

Dans le coin de l’enveloppe, au crayon, le fourrier écrivit : « Tué. »

— Marquette Édouard.

— Il doit être tué aussi, dit une voix.

— T’es pas louf, protesta un autre… Le soir qu’on dit qu’il s’est fait descendre, il est allé à l’eau avec moi.

— Alors, demanda le fourrier, il serait à l’hôpital. Mais on n’a pas reçu sa fiche.

— À mon idée, il a été évacué par un autre régiment.

— Mais non, il était blessé ; les Boches ont dû le ramasser.

— C’est malheureux, c’est toujours ceux qui ont rien vu qui ont le plus de gueule.

Tout le monde parlait à la fois dans un tohu-bohu d’affirmations contradictoires et de démentis insultants. Le fourrier, pressé, les mit d’accord.

— J’m’en fous. Je le porte « disparu »… Brunet André, 13e escouade…

— Présent pour lui.
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Et dans le jour mourant qui frotte d'un éclat glacé le dos ciré des chaises, il me semble que je vais voir, penchées sur lui, toutes les ombres de nos morts, pour qui l'horloge égrène son rosaire.
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Depuis la mort de Nourry il était arrivé deux lettres à son nom. On aurait pu les retourner avec le brutal avis de décès, dans le coin : "Le destinataire n'a pu être atteint." Demachy avait cru mieux faire de les prendre. Il les sortit de sa cartouchière, les déchira sans les ouvrir, et sur cette tombe réglementaire de soldat, carrée comme un lit de caserne, il effeuilla les pétales de lettres, pour qu'il pût au moins dormir sous des mots de chez lui.
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Et maintenant, arrivé à la dernière étape, il me vient un remord d'avoir osé rire de vos peines, comme si j'avais taillé un pipeau dans le bois de vos croix.
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