Il y a de ces livres qui nous attirent, sans trop qu'on sache pourquoi. Pour le roman jeunesse
Une dernière chance, ce fut la couverture avec tous ces individus masqués. Puis, le résumé m'a intrigué, il était question d'un élève difficile qui est envoyé dans une école spéciale, plus un centre de redressement où les élèves sont marqués (il y aurait des châtiments physiques ?) et où se trouverait une galerie de masques (mystères à l'horizon ?). En plus, ça se passe en Finlande, un pays que je connais peu. Ce roman avait tout pour me plaire mais, finalement, ce fut une grande déception.
D'abord, le jeune Viima ressemble peu à l'image que je m'en étais faite. Il est surement difficile, ses quelques fugues en témoignent, mais je m'attendais à un garçon violent ou à tout le moins aggressif, comme dans les ghettos américains, en réaction à ses parents et à son milieu. Mais je n'ai jamais compris pourquoi on lui avait collé cette étiquette terrible. Il peut se montrer impulsif mais il semble bien s'entendre avec ses parents et, s'il aime bien transgresser les interdits (quel jeune ne s'y essaie pas ?), il ne me paraissait pas dangereux. Ni pour lui-même ni pour les autres. En fait, il m'a paru sympathique. Quoique, en écrivant ces paroles, je me rends compte qu'il ne l'est pas particulièrement. Il est plus désabusé, éperdu, on peut le prendre en pitié pour cela mais j'avais davantage l'envie de le secouer un peu pour qu'il se reprennen en mains. Pour tout dire, aucun des personnages du roman n'a réussir à m'interpeler, à me sentir concerné par son sort.
Ensuite, le centre de redressement me fut difficile à visualiser. Pour qu'il soit nommé l'École de la Dernière Chance, il lui fallait ce petit quelque chose de différent. Je ne l'ai pas resenti. Physiquement, la bâtisse et son terrain me semblaient normaux. C'est de son personnel que l'étrangeté émanait. Les adultes qui y travaillent m'ont paru détachés, je les imaginais avec un sourire peu chaleureux au visage, hypocrites. Ils m'ont déplu d'emblée. Ils dictaient des règles inadéquates, comme interdire à Viima de faire du skateboard. Un adolescent difficile doit pouvoir libérer son trop plein d'énergie dans une activité qui lui plait alors je ne comprenais pas cette règle. (J'espère que ce roman n'est pas une allégorie sur la persécution que ressentent les ados, aux prises avec des adultes qui refusent de les comprendre et de les accepter comme ils sont !) Dans tous les cas, je pardonnais à Viima de la transgresser. Pour le reste, les adultes me paraissaient énigmatiques, polissés mais surtout peu imposants. Comment arrivaient-ils à discipliner les jeunes ? Avec des techniques de lavage de cerveau ? Trop de questions, peu de réponses. Ou sinon elles arrivaient trop tard.
Par la suite, les autres jeunes personnages me paraissaient tout aussi distants. Les pensionnaires du centre, eux aussi des supposés délinquants, mais aussi les autres. Les jeunes jugés irrécupérables et qui ont disparu dans la nature. Seulement, voilà, la nature n'est pas trop loin (genre, l'usine désaffectée tout près du centre) et certains d'entre eux croisent Viima et se lient d'amitié avec lui. Ils constituent une présence secrète, nébuleuse, tellement que je me suis demandé s'ils étaient normaux ou fantômatiques. Avec leur aide, Viima mènera un combat contre l'oppression, vive la liberté !
Bref, au lieu de plonger dans un récit captivant, plein de possibilités, je nageais dans l'incompréhension. Tout ce qui se déroulait au centre me dépassait, et les événements qui se produisaient (comme la disparition longtemps inexpliquée des parents de Viima) ne semblaient pas faire avancer l'intrigue (à part isoler de plus en plus le jeune).
Une dernière chance est bourré d'imprécisions, d'invraisemblances, de raccourcis faciles. Chaque fois que je reprenais ma lecture, j'avais oublié une partie de ce que j'avais lu la veille. Évidemment, ça n'aidait pas à ma compréhension mais je n'avais pas le goût de recommencer ma peine. Ajoutons à tout cela que le style de l'auteure,
Seita Parkkola, n'est pas particulièrement enlevant ni évocateur… Un roman à oublier.