AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de florigny


Le découpage de l'intrigue en 3 parties, le début, le milieu, la fin, est simple et primal. Au cours du début, le lecteur découvre Rachel Beckett, architecte, censée avoir assassiné son mari, et condamnée en conséquence par un tribunal irlandais à perpétuité. Dans cette entrée en matière très concentrée l'accent est mis sur le milieu carcéral, ses journées longues et lentes, rythmées, par les immuables heures des repas, des sorties sans lumière, des changements de lieux au cours desquels cliquettent les clés des matones qui ordonnent l'arrêt ou le franchissement de certaines portes. On y découvre aussi la solidarité qui peut naître entre les détenues, les plus lettrées ou éduquées offrant leur aide aux plus intellectuellement ou socialement démunies en contrepartie de leur expérience sur le terrain, car rien n'est vraiment gratuit derrière les hauts murs. Les relations homosexuelles, livrées en quelques phrases et pourtant essentielles à leur survie sont également hurlantes de vérité.


Dans la partie centrale, on retrouve Rachel, qui durant 12 ans d'enfermement a eu tout le temps de mitonner son implacable vengeance à l'encontre de celui qui lui a laissé porter le chapeau à sa place. Elle est aux prises, sous liberté conditionnelle avec son agent de probation, qui a lui-même quelques problèmes conjugaux à régler avec sa mourante épouse, et avec Jack Donnelly, flic confronté à des meurtres qui semblent a priori sans rapport avec l'intrigue. Elle se prépare lentement à solder ses comptes. Mais avant d'atteindre son but, Rachel qui a aussi perdu l'amour de sa fille confiée aux services sociaux, franchit les étapes de la réintégration dans le monde réel : sa chambre ne dépasse pas 8m2, la taille de sa cellule ; elle réapprend à traverser un carrefour sans qu'une gardienne ne lui en donne l'ordre ; elle ne sait pas partager ses repas ; elle accepte un travail dans un pressing. Elle avance à petits pas, formatée par sa réclusion. Dans la dernière partie, toutes les pièces du puzzle s'emboîtent sans aucun jeu entre elles, jusqu'à un épilogue inattendu, impossible à imaginer qui laisse pantois. Un thriller psychologique mené de main de maître.
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (3)voir plus




{* *}