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Critique de Blok



La mode est aujourd'hui à la déconstruction du roman national, c'est-à-dire du récit national de l'histoire de france, tel qu'il fut longtemps enseigné dans nos écoles primaires.
Je citerai deux exemples :
Suzanne Citron « Le mythe national . L'Histoite de france revisitée ; première parution en 1987 à l'occasion du millénaire capétien, au demeurant ouvrage de circonstance et de polémique assez médiocre (réédition 2017) (Par parenthèse madame Citron connut son heure de glore lors d'un débat télévisé l'opposant en tant que Grand Témoin à François Fillon lors de la campagne de 2017. Elle n'eut pas trop de mal à l'envoyer dans les cordes.
Mais surtout l'excellent livre de Laurent Avezou « Raconter la France. Histoire d'une Histoire » 2008, tout aussi critique sur le fonds, mais plus riche et argumenté.
Pour ces auteurs, la construction de la France à partir du baptème de Clovis, ou de l'avènement d'Hughes Capet relève du mythe, ou même de la Guerre de Cent Ans ou de la Révolution Française.
La naissance réelle de la France en tant que réalité charnelle et matérielle ressentie par les Français remonterait au mieux à la Troisième République, voire même à la Guerre de Quatorze.
Ces historiens s'appuient aussi sur le fait que, au moins jusqu'à la Révolution, l'historiographie française racontait en fait une histoire assez différente.
Ces livres contiennent certes une grande part de vérité, mais cette histoire courte, réaction aux conceptions anciennesd'une histoire longue, l'est sans doutebeaucoup trop.

Par opposition, un autre courant historiographique, presque entièremnt extra-universitaire, s'attache à défendre la conception et la datation traditionnelle, on y trouve des auteurs médiatiques, tels que Lorant Deustch ou Jean Sevilla, sans parler des écrivains qui, sans entrer dans la polémique, se contentent de continuer à écrire l'Histoire de France sans s'occuper des remises.
On fera une part « Destin français », le récent essai d'Eric Zemmour,à la fois excessif et brillant comme le personnage, qui défend non sans brio la conception traditionnelle de l'histoire, au prix d'n certain nombre d'inexactitudes et d'approximations

Camille Pascal entend apporter sa pierre à cette oeuvre de résistance,avec son livre « Ainsi, Dieu choisit la France » où il entend démontrer la thèse traditionnelle de la France fille aïnée de l'Eglise, et du Roi de France voulu par Dieu et institué par lui défenseur de la Foi ; il part d'une lettre du Pape Grégoire VII adressée à Saint Louis en 1239 cittée dans l'introduction « Ainsi, Dieu choisit la France de préférence à toutes les autres nations de la terre pour la protection de la foi catholique et pour la défense de la liberté religieuse. Pour ce motif le royaume de France est le Royaume de Dieu ; les ennemis de la France sont les ennemis du Christ. ». On est uèmen peu étonné de voir un Pape du XIIIème siècle prôner ainsi la liberté religieuse...Diable, Diable, c'est la cas de la dire. Mais rassurons-nous : dans le texte originel il est dit : « pro defensione ecclesiasticae libertatis », soit pour la défense de la liberté de l'Eglise (catholique naturellement) Il n'est donc pas question de liberté religieuse. D'ailleurs l'ensemble de la traduction n'est pas plus fidèle.
Et cette lettre s'explique par des raisonstout à fait prosaïques et temporelles ; à l'époque, le Pape est en conflit avec l'Empereur Germanique Frédéric II de Hohenstauffen et demande une aide militaireà la France, seule puissance de taille à faire contrepoids à l'Empire. Louis IX conviendra sans difficultés que les ennemis de la France sont les ennemis du Christ, mais refusera d'intervenir militairement.
Il est certain que la France est une puissance catholique, et qu'elle sera souent l'alliée du Saint-Siège, en raison d'une hostilité commune à l'Empire ; pour autant les Rois de Frane feront toujours prévaloir les intérêts temporels du Royaume et les rapports avec la Papauté seront souvent très tendus, notamment sous Philippe le Bel, qui n'hésitera pas à faire arrêter le Pape, avec la querelle des Investitures, avec le refus persistant des rois de france, de François 1er à Louis XIV à participer à toute action contre les ottomans ; on ne verra pas de galères françaises à Lépante, et Louis XIV, malgrè les prières du Pape, se refsera à venir au secours de Vienne assiégée par les Turcs en 1683.
Il y aura aussi des tensions constantes au sujet de la nomination des évêques français,
De même encore, précurseur du Petit Père Combes, Louis XV expulsera les Jésuites.
Et le Concile de Trente ne sera jamais reçu en France,
Tout cela montre bien le caractère fallacieux de cette thèse
Et d'ailleurs, sur un plan spirituel pourquoi Dieu aurait-il choisi la France ? En 1239, la Réforme n'a pas eu lieu.
Les Français ne sont pas meilleurs catholiques que les autres européens.
On nous dit que l'auteur était une des plumes de Sarkozy.
Ce dernier avait tenu un jour des propos assez scandaleux selon lesquels l'instituteur ne pourrait jamais remplacer le curé. Comme dit l'autre, un Président ne devrait pas dire çà...
La plume de Monsieur Pascal serait-elle passée par là?



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