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Critique de Bigmammy


Un roman historique qui se lit comme un thriller !

Camille Pascal projette le lecteur dans un espace-temps totalement dépaysant, au milieu des intrigues de la cour la plus somptueuse du monde, celle du roi Louis XV. Un style étincelant, marqué au coin du maniérisme rococo du temps, comme en témoigne les nombreux extraits des correspondances échangées entre les acteurs de cette tragi-comédie de pouvoir, retranscrites fidèlement.

Louis XV est roi depuis 1715, il n'avait que cinq ans. Arrière-petit-fils de Louis XIV, il fut orphelin à deux ans, élevé par madame de Ventadour – qu'il appelle maman – et le maréchal de Villeroy.

L'histoire commence en 1741. Louis est un jeune homme d'une grande beauté, athlétique mais à la personnalité fragile, timide, taciturne. Marié à Marie Leszczynska à quinze ans, il aura d'elle dix enfants, dont un seul garçon.

Louis XV aura pour premières maîtresses officielles quatre soeurs, successivement et simultanément : quatre des cinq filles du marquis Louis de Mailly-Nesles. Au début du roman, c'est Pauline, cadette de Louise qui a évincé sa soeur aînée dans le lit du roi, qui meurt en mettant au monde un bâtard.

Louise est rappelée. Mais bientôt Marie-Anne, la plus jeune des soeurs, va la faire renvoyer à nouveau et définitivement. Elle s'associe de temps en temps avec Diane.

Marie-Anne, jeune veuve sans enfant d'une sublime beauté, portraiturée par Nattier en symbole de la Force, avec glaive, cuirasse et peau de panthère, est une femme ambitieuse. Elle va rendre Louis fou d'amour, multipliant les exigences avant de lui céder en échange d'un titre de duchesse de Châteauroux.

Marie-Anne est la première grande favorite de Louis XV, avant la Pompadour, et nous assistons à sa conquête aussi opiniâtre que minutiueuse du coeur du roi, à son triomphe, puis à son malheur …

Car la cour a ses clans, ses coteries, ses haines recuites. le roi s'intéresse peu à la politique, jusqu'à la mort du cardinal de Fleury, son premier ministre qui fut aussi son précepteur. Mais il a de grands appétits sexuels. Querelles d'étiquette, embrouilles dans la hiérarchie des préséances, beauté des décors, feulement des brocards glissant sur les parquets de la grande galerie, nuages de poudre, cérémonie du lever du roi …

C'est l'ambiance des Liaisons dangereuses, avec ses coups fourrés, sa foi ostentatoire, la crainte terrible des feux de l'enfer, la lutte sournoise des jansénistes, jésuites, dévots en tous genres, sans compter l'émergence récente des francs-maçons venus d'Angleterre et l'ostracisme encore subi par les protestants.

Une nouvelle fois (j'ai adoré « L'été des quatre rois »), Camille Pascal enchante par la précision des situations, des décors, les portraits acérés – j'apprécie particulièrement celui du duc de Richelieu, pour une fois décrit de façon favorable. Nous voici transportés à Versailles, à Choisy, aux Tuileries mais aussi à Metz où le roi vient aux armées et y tombe gravement malade … On en redemande !
Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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