Le bleu est la couleur la plus rare sur notre planète. Peu de fleurs bleues. Peu d'animaux bleutés. Rien que des être bleuis. Probablement, est-ce pour cette simple raison que le bleu a toujours été l'enjeu de sentiments contradictoires. Dans l'Antiquité, cette couleur est presqu'inexistante, pire, évitée car chargée de vibrations négatives. Mais tout cela changea au Moyen Age quand le christianisme en teint le manteau de la Vierge, quand la royauté en fait sa couleur étendard. Finalement, le XVII° siècle la consacra comme étant « morale » et cela à travers les oeuvres des peintres français (de Nicolas Poussin à Simon Vouet, en passant par Philippe de Champaigne). Depuis lors, le bleu est devenu l'une des
couleurs préférées, avec des connotations de calme, de sérénité intérieure, d'apaisement. Au point de devenir la référence dominante de certains artistes contemporains (Yves Klein,
Jacques Monory).
Michel Pastoureau, médiéviste français, est un spécialiste de la symbolique des
couleurs, de l'héraldique également. le texte est foisonnant, envisageant la problématique de la couleur, et du bleu, en l'occurrence, sous tous ses aspects, de la chimie au symbolisme, du matériel au spirituel, sans oublier les maîtres en couleur, les coloristes, le regard du spectateur. A ce propos, seul bémol à ce opuscule, l'absence d'illustrations pour un texte tout en subtilités. Grave lacune !
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