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Critique de Eclair


Rayer, barrer, tirer un trait...
La rayure semble tellement avoir envahi notre quotidien que l'on ne se rappelle plus - à moins d'avoir lu le brillant ouvrage de Michel Pastoureau- qu'elle était originellement portée par les individus qui étaient ostracisés (jongleurs, filles de mauvaise vie...) ou les Infidèles afin de les stigmatiser. La rayure est au Moyen-âge la marque du désordre. L'oeil médiéval habitué à la lecture par plans est dérangé par la rayure...
A partir de l'époque moderne, elle devient entre autres le synonyme de l'anglophobie car elle apparaît sur le drapeau des Etats-Unis qui se sont libérés de la tutelle de l'Angleterre. Les révolutionnaires français en feront quant à eux la marque du civisme et elle sera portée par les sans-culottes. Au XIXème siècle, la rayure marine passe des marins de profession aux baigneurs qui sont autorisés à s'encanailler en portant des costumes de bain rayés sur la plage car le blanc réservé au petit linge est transparent une fois dans l'eau ! Présente sur les tenues des sportifs (Juventus de Turin) ou de la marque Adidas, elle est associée également à la jeunesse et à la fraicheur. Les enfants, petits exclus, porteront aussi des tenues rayées car elles semblent moins salissantes (simple illusion bien sûr).
Symbole des bagnards et de la pègre...la rayure a aussi des aspects plus sombres, il ne faut l'oublier. Elle reste d'ailleurs associée encore aujourd'hui à la signalisation d'interdiction...
Pastoureau rappelle néanmoins que trop de rayures rendent fous comme en témoigne le film d'Hitchcock : "La maison du docteur Edwardes" (1945).
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