- ... Vous avez d'autres infos sur cette Sonny ? Son âge, par exemple ?
- Le même que le mien, peu ou prou.
- OK, jurassique, donc ! pouffa t-il.
- Préhistorique, en tout cas.
- OK, je m'en occupe.
- Le fait est, Arthur, qu'il m'arrive de me sentir seule.
J'ai l'impression que la vie file sur ses rails sans que j'ai pu monter à bord...
Lorsqu'il tendit le bras vers la longue poignée cuivrée, son regard se posa sur le dos de sa main, sur sa peau translucide aux veines bleues qui dessinaient sur ses os comme une carte de réseau routier. Il avait les ongles épais et jaunis ... Quand il découvrit son reflet dans la vitre de la porte, il n'y trouva pas ce jeune homme qui avait épousé Miriam, mais un vieillard aux cheveux blancs trop épais, ridé comme une noix.
Le temps avait filé si vite ....
Lorsqu'il (son frère) n'appelait pas leur père. Lucy s'excusait pour lui ... Parfois, elle se sentait comme une araignée qui, au milieu de la toile familiale, luttait pour maintenir ensemble les fils de soie.
Lucy se maudissait encore de ne pas avoir assisté aux funérailles de sa mère.
Quel genre de fille esquivait l'enterrement de sa mère ?
Les filles ingrates, voilà lesquelles.
Elle aurait dû lui faire ses adieux ... mais elle en avait été incapable.
Elle n'avait même pas eu le courage de dire à son père pourquoi elle n'était pas venue.
- J'ai vraiment l'impression que le veufs réagissent au deuil de deux façons bien différentes : il y a ceux qui s'accrochent bec et ongles au passé, et ceux qui se retroussent les manches et poursuivent leur chemin.
Le silence de sa solitude était plus assourdissant que la somme entière du chaos sonore familial qui, autrefois, lui tirait des grognements.
Mes potes vous kiffent grave. Ils voudraient tous que leurs grands-pères soient comme vous, genre baroudeurs et tout. Je leur ai dit que vous étiez un peu comme mon grand-père adoptif, vu que j'en avais plus...
p368.il aimait cette façon que son amie avait d'embrasser la vie et de la serrer fort contre son cœur (d'une générosité immense) sans jamais la lâcher
p374; " je suis un monstre d'habitudes, annonça Rajesh. Je prends chaque jour mon thé à la même heure, aime plier mon journal chaque fois de la même façon et prends très précisément trente minutes par jour pour le lire, confortablement installé dans mon fauteuil.
- en ce cas je sabote votre routine...
- Vous ne sabotez pas ma routine : vous enrichissez mon quotidien. Il est bon de mettre un petit coup de pied dans la ruche à l'occasion..