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Critique de meeva


Magnifique moment en compagnie de Paul et de ses souvenirs.
Merci à lui de nous livrer ses souvenirs de Romain Gary. Je remercie d'abord encore ici madame S. professeur de français du lycée Galilée de Cergy Saint Christophe de m'avoir fait découvrir Romain et Emile en classe de seconde. J'ai depuis passé beaucoup de temps en ses compagnies.

Paul nous livre un récit qui semble parfois un peu décousu, il m'a fallu quelques efforts de concentration parfois pour m'y retrouver et savoir quelle année était évoquée. Mais cet effort est finalement tout à fait plaisant : il nous donne un contexte familier d'un moment à écouter pépé ou mémé vagabonder dans ses souvenirs et ses pensées.
Gary y est dévoilé dans toute sa complexité, dans ses zones d'ombre aussi, , un peu, le récit reste mesuré et n'est pas tapageur.

Beaucoup de noms évoqués aussi, des vedettes, des gens connus. Oui mais voilà des gens pas toujours connus de moi. Alors cela ajoute à la complexité, l'évocation de ces personnages, parfois très brève. Mais là aussi cela fait partie du charme, car s'il fallait pour chacun donner une biographie, expliquer le pourquoi du comment, le livre serait trop long et deviendrait imbuvable. Donc là encore je pense que Paul a fait le bon choix. Et j'irai sûrement me renseigner sur certains, certaines, à l'occasion.
Jean Seberg apparaît aussi avec ses contradictions, ses faiblesses, ses blessures. J'ai aimé les dialogues, je suppose approximatifs, mais qui donnent vie et épaisseurs aux personnages j'allais dire, aux personnes donc. On apprend aussi les coulisses de l'affaire Ajar. Et puis Gary finit par se désincarner au fil des pages de sa vie jusqu'au final inéluctable. Il y a une mise en perspective intéressante de ses livres, mais sur ce point je ne pense pas avoir appris beaucoup, ayant plusieurs fois fait le voyage gariesque complet, la dernière fois de terminus à terminus.

Ma vraie, belle découverte ici, c'est Paul Pavlovitch. Et dire que cet homme a écrit des romans que je n'ai pas lu… On le découvre lui aussi dans toute sa complexité, homme capable de se regarder et de se juger à côté de la plaque parfois, capable d'admettre ses propres contradictions ou ses côtés moins glorieux. Paul Pavlovitch un homme tolérant et empathique, atypique aussi, qui se dévoile presque entièrement, avec pudeur. Il parle d'Annie sa femme, il évoque ses filles et Boris leur ami. Un article sur Tous immortels parle de Boris comme l'amant d'Annie. Paul ne le dit pas ainsi et même s'il le laisse penser, je m'étais dit que c'était peut-être son amant à lui. Ou à lui aussi. Et finalement amant de corps pour lui, ou pour elle, amant de coeur pour les deux assurément. de toute façon on voit bien avec ce livre qu'on peut prendre corps au détour d'un récit, ce qui est bienheureux car la vie se charge de nous faire perdre corps.

Alors Tous immortels et tous les autres, ils ont charge d'âme.

Lien : https://chargedame.wordpress..
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