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Critique de Fortuna


Être une femme de 50 ans c'est pas si facile. Pour Kate Reddy qui vient d'acheter une maison ancienne dans la banlieue de Londres, c'est une liste plus longue que celle d'une semaine de courses pour une famille de quatre personnes :
- Sueurs nocturnes
- Sautes d'humeur
- Bourrelets disgracieux
- Absence de libido
- Perte des cheveux
- apparition de cheveux blancs
- Pousse de poils non désirés sur le visage
- Rides au coin des yeux
- Perturbations des cycles menstruels
- Un mari en reconversion professionnelle, adepte de la méditation et du cyclisme intensif
- le même mari en séance de psychanalyse deux fois par semaine
- Et donc sans emploi
- Mais pas pour autant actif à la maison
- Une ado de 16 ans dont la photo du popotin se balade sur les réseaux sociaux
- Ladite ado perturbée
- Et qui organise une fête de Noël dans la maison de ses parents qui se trouve envahie par 70 jeunes drogués et alcoolisés
- Un ado de 14 ans accro aux jeux vidéo,
- Ledit ado marche au ralenti, refuse de ranger sa chambre, « emprunte » la carte bleue de sa mère
- Une mère (grand-mère des ados) qui vieillit et s'ennuie
- Les récriminations de sa soeur qui se plaint d'être la seule à s'en occuper
- Des beaux-parents encore plus âgés
- La belle-mère atteinte d'Alzheimer
- Une vieille maison à retaper : un beau potentiel mais tout à refaire…
- Un maçon polonais omniprésent
- Des problèmes d'argent
- La nécessité de retrouver un emploi dans la City
- Pas gagné quand on a atteint un âge inavouable
- Un gala pour fêter les 30 ans de sa promo
- Donc double urgence : le relooking de sa silhouette qui commence à s'avachir
- A savoir régime draconien et cruelles séances de gym
- Sans compter quelques séances de liposuccion
- Et la douloureuse impression de n'avoir pas un instant à soi
- Lorsque surgit dans son courriel, alors qu'elle vient de décrocher un remplacement de congé de maternité de 6 mois dans son ancienne boite en trichant sur son âge
- le riche Américain qui a fait battre son coeur quelques années auparavant,
- Et dont elle n'a pas voulu car elle avait déjà
- Un mari, deux enfants
- Des parents, des beaux-parents
- Un métier
- Et j'allais oublier Lenny, le chien
- Qu'elle est évidemment la seule à nourrir et à aller promener…

C'est, raconté avec beaucoup d'humour et parfois un peu d'exagération, le portrait véridique de la femme moderne de 50 ans, qui, malgré la fatigue due à la péri-ménopause, jongle avec mille activités, s'occupe de tous, allie allègrement les conquêtes de la modernité – elle a fait des études, elle gagne de l'argent, elle garde une allure « jeune » - avec les tâches dévolues traditionnellement aux femmes – s'occuper des enfants, des aïeuls, des hommes, éventuellement des animaux – avec, cerise sur le gâteau, les problèmes générés par les nouvelles technologies et l'usage intensif voir illimité qu'en font les ados.

J'ai beaucoup ri, je m'y suis beaucoup retrouvée, et oui heureusement qu'il y a l'humour et les copines car c'est vraiment l'âge de pointe. Donc pour éviter le burn-out, les idées noires et le sentiment d'être devenue mère Teresa, rien de mieux que la lecture de ce roman d'Allisson Pearson qui allie le fameux humour anglais à une observation quasi sociologique de la condition féminine. Merci à Babelio et aux éditions le Cherche midi pour ces bons moments en compagnie de Kate.
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