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Critique de Kittiwake


La littérature est l'occasion rêvée de rendre hommage à un être cher, disparu, trop tôt. C'est un exutoire parfait pour l'auteur, qui laisse glisser la plume pour dire et alléger son chagrin, et comble le manque à coups de phrases et de souvenirs. La vertu thérapeutique de l'écrit.
Mais pour le lecteur, si la compassion peut être de mise, le deuil n'est pas le sien. L'être perdu ne l'est pas. Les mots ne soulageront pas la peine. Il faut donc que l'écrivain crée la connivence par un autre biais que la douleur partagée.

Daniel Pennac se livre ainsi à un exercice de style, qui mêle les souvenirs à la lecture publique de Bartleby le scribe, nouvelle mythique d'Hermann Melville, qui a fait et fait encore coulé beaucoup d'encre, tant le personnage énigmatique interroge , étonne, agace, surprend. Et le lien se fait naturellement, l'auteur revendique une construction « Marabout-bout de ficelle », dans une sorte d'écriture intuitive. le personnage de roman rejoint le frère perdu, pour s'y retrouver . Et Daniel Pennac prendra place du juriste de melville, déconcerté par ce qu'il ne comprend pas chez le scribe.

Derrière le texte, le lecteur perçoit la voix de l'auteur, imagine les intonations, ce qui donne encore plus de consistance à ce partage. le frère restera un inconnu, plus encore qu'il ne le fut pour ses proches, mais le manque aura pris corps.

Belle évocation également de ce que crée la lecture sur scène, les interactions avec le public, qui réagit à ce que l'acteur laisse entrevoir du personnage, comme si l'histoire se déroulait devant lui. Magie des mots.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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