Bon, alors je vous explique en gros : la Tamise traverse Londres et remonte très loin. En cherchant bien, on peut y retrouver des petits vestiges de l'histoire, datant de l'Antiquité romaine. Il fut un temps où les fouilleurs, qu'on appelle les mudlarks, récoltaient des pièces, des bijoux, des céramiques, pour ensuite les vendre. C'est de ça que parlent les romans de l'époque victorienne. Les gamins des rues récupéraieent ce qu'ils pouvaient pour essayer d'acheter un bout de pain. Mais aujourd'hui, nous ne sommes là que pour le plaisir.
J'avais pour règle de n'aider que les femmes.
Ma mère s'était fermement tenue à ce principe et m'avait inculqué dès le plus jeune âge l'importance de leur fournir un toit protecteur. Londres ne proposait que peu d'endroits pour les femmes qui avaient besoin de soins bienveillants; en revanche, les médecins pour messieurs étaient légion, chacun plus corrompu et retors que son voisin. Ma mère s'était engagée à créer un refuge où les femmes pourraient exposer leur vulnérabilité et parler sans pudeur de leurs indispositions, sans craindre l'auscultation lascive d'un homme.
Je me demandais s’il n’avait pas traité mes rêves comme un problème de comptabilité. Il s’était davantage inquiété du retour sur investissement et de la gestion du risque que de mon bonheur.
Pourquoi n'apprenais-je que maintenant la différence entre le bonheur et l'épanouissement
p392 "Pour l'une comme pour l'autre, la fiole marquait la fin d'une quête et le début d'une autre ; à la croisée des chemins, l'abandon des secrets pour mieux accepter la vérité… et la magie. La magie, avec son attrait irrésistible, comme un conte de fées."
p376" Mais s'il y a bien une chose à laquelle je crois, c' est en l'importance de suivre ses rêves. Je sais de quoi je parle. Si tu veux faire autre chose de ta vie, la seule chose qui te retienne, c'est toi."
Le chagrin est partagé par toutes et n’épargne aucune femme, peu importe son rang
La fiole était telle que je l'avais trouvée, si ce n'est un peu plus propre et floutée de mes propres empreintes. Je caressais l'ours du pouce, songeant à tout ce que la fiole m'avait enseigné : que la vérité la plus brutale ne se trouve jamais en surface. Il faut creuser, la porter à la lumière et la débarrasser de des impuretés.
Mais je savais, à force d'écrire les correspondances de Mrs Amwell, que les choses que l'on veut confier sont souvent celles qu'ils vaut mieux taire.
Tu veux jouer à l'apprentie et apprendre à concocter des poisons pour aider des femmes conspiratrices à tuer leurs maris ? Leurs maîtres ? Leurs frères, prétendants, chauffeurs, fils ? Ce n'est pas une confiserie ici, petite. Il n'y a pas de bonbonnières de chocolats fourrés à la purée de framboise.