Citations sur La Petite Boutique aux poisons (106)
Il fallait avoir l’air de rien ; je ne pouvais pas révéler que j’en savais plus que la veille, car cela reviendrait à avouer que j’avais enfreint la loi et potentiellement compromis un site historique inestimable. En tant qu’employée de la British Library, Gaynor serait peut-être dans l’obligation morale de me dénoncer.
Je n’étais pas du genre à mentir, mais je n’allais pas non plus lui raconter mon programme de la veille. D’ailleurs, il m’avait menti depuis des mois sur un sujet bien plus grave.
Je la surveillais de l’autre côté de la pièce et je l’ai vue prendre une gorgée, toute petite, de la liqueur de figue dans son joli verre en cristal. Il a suffi de quelques secondes pour qu’elle porte la main à son décolleté. Son sourire aguicheur… Elle s’est mise à croiser et à décroiser les jambes – je le voyais si clairement, Nella !
De tout mon cœur, j’espérais trouver la formule parfaite dans ce grimoire que j’espérais magique. Quelque chose non seulement pour chasser les mauvais esprits et réparer ce qui était brisé, mais aussi qui me permettrait de partager cette bonne nouvelle avec Tom Pepper aussi vite que possible.
Même quitter la ville et rentrer à Swindon ne résoudrait pas ce problème, car on ne pouvait échapper à un spectre capable de traverser les murs. Si je ne pouvais pas fuir cet esprit, il allait falloir que je trouve un moyen de le chasser.
Je savais lire, déjà, et même écrire, et j’avais l’expérience d’un emploi au sein d’une famille riche. Mes compétences seraient certainement appréciées ailleurs, dans un foyer qui ne serait pas hanté par des esprits malveillants.
Je ne connaissais ni son âge ni son adresse. Ni sa place dans la société ni les troubles qui la hantaient en rêve quand la nuit tombait. Victime ou pécheresse. Jeune épouse ou veuve vengeresse. Servante ou courtisane.
Tu veux jouer à l’apprentie et apprendre à concocter des poisons pour aider des femmes conspiratrices à tuer leurs maris ? Leurs maîtres ? Leurs frères, prétendants, chauffeurs, fils ? Ce n’est pas une confiserie ici, petite. Il n’y a pas de bonbonnières de chocolats fourrés à la purée de framboise.
Oh périr dans les bras de l'amour, alors que je gis, seule, patiente, les corridors se taisent.
- Sans m'en rendre compte, je me suis perdue. Il y a dix ans, j'imaginais un avenir bien différent et je crains d'y avoir renoncé en cours de route.
- Mais les gens changent, Caroline. Tu as mûri, en dix ans. Tu as placé tes priorités aux bons endroits. C'est normal de changer et tu...
- Oui, c'est normal de changer, mais pas de cacher ses désirs et de refouler une partie de soi.