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Critique de cedratier


« LA JOIE » Charles Pepin (Allary, 170 pages)
Rarement un bouquin m'aura autant ennuyé, pire même, irrité. Il a fallu que je me force pour aller au bout (alors qu'il est de lecture très rapide) ; sans doute pour tenter -sans succès- de comprendre où voulait nous conduire l'auteur, par ailleurs philosophe, publiant chez Flammarion, traduit en vingt langues, chroniqueur dans « Philosophie-magazine »... n'en jetons plus.
Un homme perd sa mère après une longue agonie, croule sous les dettes professionnelles, se fait méchamment casser la gueule par une petite frappe, avant de tuer celui-ci quasi-accidentellement. Mais ce qui caractérise Solaro, le personnage central et narrateur, c'est que la joie ne le quitte jamais, ou presque ; ce que son entourage ne comprend pas, ce que le tribunal qui le juge ne comprend pas, ce que la société ne comprend pas… C'est un (très) mauvais remake de « L'étranger » de Camus, dont « La joie » suit la trame pas à pas ; ça se voudrait du Kafka dans une dénonciation de l'arbitraire absurde dont on ne peut échapper, mais ce n'est qu'une soupe indigeste de supermarché de la philosophie pseudo romanesque. Il ne suffit pas de s'adosser à un génie pour faire un grand roman – certains y parviennent pourtant, je pense à « Meursault contre-enquête » de Kamel Daoud. Rien n'accroche (sauf peut-être quelque pages sur la prison, en fin de livre), rien ne tient dans l'argument, tout y est artificiellement décrit, la longue scène du procès prête à rire tellement elle est peu crédible. Charles Pépin veut-il nous démontrer que la joie est une valeur cardinale qui peut porter une vie d'homme, mais que la société ne peut admettre ? Démonstration totalement ratée, tant sa construction et son argumentaire sont mal ficelés. La capacité de jouir du moment présent, d'en saisir toute la richesse, eut-elle une part d'asocialité, ce très beau sujet méritait un tout autre traitement.
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