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Critique de Malavella


Ce livre est de la prose poétique. Ce n'est pas un recueil de poèmes, je n'aime pas trop les 'vrais' poèmes, assez difficiles, souvent, et il y a un peu trop peu d'histoire pour moi. Mais la prose littéraire a souvent beaucoup trop de texte pour être poétique.
Voici des petites chroniques en prose poétique. A savourer lentement. A relire, en faisant attention à la beauté du style, mais aussi, et surtout, à certains éléments dans le texte où l'auteur pointe vers l'essence de la vie.
Car l'auteur ne fait rien d'autre (en général) que de raconter des faits. Il est entouré de ces voix, de ces personnes, il a tout son amour et sa tendresse, mais sans jugement. Tout se présente dans l'instant et l'instant, qui est maintenant, change à chaque instant - ou bien, pourrait-on dire, ne connait pas le temps.


Les chroniques tournent autour de quelques thèmes. D'abord, il y a les 'murmures', les mots des personnes qui entrent dans la librairie, et ce qu'elles disent. Il y a les clients, les représentants, et des personnes qui entrent pour parler, pas pour un livre. François Perche a beaucoup de compassion, de tendresse. Il peut l'utiliser, là entre l'institut pour malades psychiatriques Sainte-Anne, et une prison. Et puis, il semble il y avoir tout plein de dames et messieurs qui sont vieux, dans son quartier. Il écoute, il est neutre, ils l'adorent.
Il parle aussi de sa vie à lui, de sa jeunesse, son amitié avec le très vieux violoniste Malqueline, son très grand amour pour l'écrivain Samuel Beckett et ses livres. Et aussi de son amour pour l'Italie (surtout), la Grèce, le Mexique.
Il y a un peu une chronologie, pour qu'on puisse suivre les anecdotes, les chroniques, mais le temps n'existe pas vraiment. Ainsi, une femme qui vient déposer son chat dans la libraire pour quelques jours, ne revient le chercher qu'à la fin du livre... mais là, il y a des années qui se sont écoulées.


Il y a beaucoup de tristesse dans ces chroniques, avec toutes ces vieilles personnes et leurs soucis, et puis les patients psychiatriques. Mais il y a un brin d'humour aussi, qui allège tout cela. Surtout et avant tout, il a ce ton neutre. Aucun jugement. Alors si les personnes racontent des choses qu'on peut percevoir comme tristes, elles sont simplement, et avec beaucoup d'amour, rendues comme des faits. C'est un livre méditatif.
Ce n'est pas que François Perche, sans jugement, ne connaitrait pas les sentiments. Il y a une personne qu'il ira voir à l'hôpital jusqu'à sa fin. Il y a une histoire avec une vieux peintre par laquelle il est excédé par le comportement des humains.
Lui, ne participe pas.


Voilà, j'ai trouvé ce livre de François Perche une perle rare, surtout pour une lectrice comme moi. Mais j'ai tellement aimé que je découvrirai - de sa main - peut-être un recueil de poèmes, et que je lirai quand même de la poésie.
Et sinon, lire un livre de Samuel Beckett que je ne connais pas.
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