AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de andman


andman
24 septembre 2016
C'est à Pont-Aven, petite localité finistérienne aux nombreux moulins à eau, que Paul Gauguin et quelques amis en rupture avec l'impressionnisme jetèrent les bases du synthétisme.
Les Singuliers”, publié par Anne Percin en 2014, est un roman épistolaire permettant de s'immerger pendant un peu plus de deux ans, à partir de l'été 1888, au coeur de cette atmosphère pontaveniste si propice à la création artistique, de découvrir ces frondeurs avant-gardistes qui aimaient tant s'appeler “les Nabis”, de comprendre leur manière si particulière et si absolue d'être peintres.

Si les faits relatés par l'auteure sont réels, les trois personnages qui en parlent sont fictifs. le lecteur l'oublie néanmoins très vite tant leurs écrits regorgent d'anecdotes, de faits divers, de petits potins se rapportant aux dernières années de ce siècle finissant.
Hugo Boch, peintre peu inspiré et attiré par la photographie aux progrès fulgurants, a quitté la capitale pour un séjour d'une durée indéterminée à Pont-Aven. Il entretient une correspondance soutenue avec sa cousine Hazel restée à Paris suivre les cours de peinture de l'Académie Julian. Cette dernière, personne délicieuse et spontanée, est au courant des moindres ragots du microcosme artistique et contribue grandement au rythme enjoué du récit.
Pour les besoins du roman, Hugo et Hazel sont cousins germains des peintres Anna et Eugène Boch appartenant à l'une des familles les plus fortunée de Belgique et propriétaire notamment des célèbres faïenceries de la Louvière. Anna, membre actif du cercle artistique d'avant-garde ”Les XX” à Bruxelles, s'intéresse aux travaux d'un certain Vincent van Gogh.
Le troisième personnage sorti de l'imagination d'Anne Percin, Tobias, est tombé lui aussi très jeune dans la marmite picturale. Il connaît mieux que quiconque le caractère émotif et l'esprit tourmenté de son ami Hugo et correspond régulièrement avec lui de Bruxelles où sa santé fragile le retient.
Paul Gauguin, Emile et Madeleine Bernard, Paul Sérusier, Charles Filiger, Jacob Meyer de Haan à Pont-Aven, Vincent et Theo van Gogh à Paris, Anna et Eugène Boch à Bruxelles, sont les artistes autour desquels gravite le roman “Les Singuliers”.

Fruit d'un travail de recherche à l'évidence passionné, cette oeuvre d'Anne Percin fleure bon l'authenticité. C'est un vibrant hommage rendu par l'auteure à ces jeunes artistes quelque peu déjantés qui voulaient faire voir le monde autrement qu'à travers le prisme de l'esthétique !




http://adobe.ly/2dm4rUQ
(Lien permettant d'apercevoir la façade de la pension Gloanec où étaient hébergés les peintres et où fut fondée en 1888 l'École de Pont-Aven ).

Commenter  J’apprécie          830



Ont apprécié cette critique (77)voir plus




{* *}