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Critique de traversay


Vous avez toujours considéré que les graffiti étaient davantage une pollution visuelle qu'un art véritable ? Vous êtes totalement étranger au monde des graffeurs et n'avez que peu d'intérêt à y pénétrer ? Figurez-vous que vous n'êtes pas les seuls et que le thème du dernier roman de ce cher Arturo Pérez-Reverte avait de quoi laisser plutôt perplexe après un ouvrage aussi langoureux que le tango de la vieille garde. Comme quoi les a priori, c'est comme les vêtements à la piscine, il vaut mieux les suspendre au vestiaire. Honnêtement, La patience du franc-tireur n'est pas le meilleur livre de l'écrivain espagnol mais visiblement très documenté il nous fait pénétrer dans un univers fascinant au point qu'on regrette de ne pas avoir de version illustrée du roman, histoire de changer son regard sur ces graffitis. L'intrigue en elle-même, une véritable traque de la star de l'art urbain, aussi idolâtré que controversé, n'est pas le point fort du livre. Pérez-Reverte en narratrice, on n'y croit pas trop, mais bon, on s'habitue. Non, l'intérêt du livre vient de la description de ce monde des graffeurs, milieu opaque, radical et anarchisant. Et plus largement de leur conception de l'art contemporain, depuis longtemps prostitué aux phénomènes de mode, happenings et exhibitions grotesques, dans l'habileté de certains marchands à faire passer des vessies pour des lanternes. Hum. Pour en revenir au bouquin proprement dit, on est un peu déçu quand se produit LA rencontre promise depuis les premières pages. Juste avant d'être estomaqué par le dénouement imprévisible et brutal, alors que Pérez-Reverte avait semé quelques indices auparavant qui se révèlent éclairants in fine. Une tournée de tequila (ou de coca zéro) au lecteur avisé qui aura découvert avant la fin comment se conclue ce roman ! C'est drôle mais après ça, on ne pourra regarder les graffitis de rue avec le même oeil courroucé. Tout au contraire.
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