Tôt ou tard, ça devait arriver ; il était inévitable qu'à un moment donné de la conversation Pärn laisserait le sarcasme prendre le dessus. Ce n'était pas une faute de goût, mais une stratégie de survie : rire de tout, y compris de la mort, surtout de la mort, c'était le seul moyen de continuer à faire triompher la vie là aussi, à la morgue, trois mètres sous terre. (p. 43)
Quand on inventera un réseau asocial, je serai le premier à m'y inscrire et, naturellement, j'espère y être le seul
Description de la Vieille-Ville de Tallinn:
"Cependant, comme chaque fois qu'il essayait de les ignorer, les façades des maisons, le cours sinueux des ruelles, l’absence de voitures et de bruit, s'emparèrent de lui et l'obligèrent à ralentir le pas. Non, Vanalinn, la Vieille-Ville, n'était en rien un parc à thème, en rien un piège à touristes: c'était la beauté à l'état pur, l'élégance, l'âme balte. Et elle était toujours vivante, même durant les jours, comme aujourd'hui, où les passants étaient rares, et même surtout ces jours là, quand les toits étaient blancs, quand la neige qui n'avait pas encore était déblayée gisait en tas contre les murs, quand Tallinn recommençait à appartenir exclusivement à ses habitants."
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