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Citations sur La Parcelle 32 (15)

- Ce n'est pas vrai, ce que je dis peut-être ?
Ce n'est pas vrai que tu écrivais en cachette à un de l'armée ?
Sur du papier bleu que tu avais glissé dans une doublure de ton calepin à aiguilles ?
Ce n'est vrai que tu vas quand même te marier avec le "monsieur" ?
Tu as raison, tante Eveline ! Tu as raison ! Tu seras riche ...
Et puis au moins, celui-ci, il ne mourra pas à la guerre !
Tandis que l'autre ... dame !
Il y a des chances ! ...
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A Quérelles, devant la grille du notaire, le vieux
Mazureau tira la poignée de la sonnette. Un tintement
léger se fit entendre au fond de la cour.
Personne ne parut. Il faisait très froid devant cette
grille; un vent d’est mordait âprement.

Un petit gars
d’une quinzaine d’années, qui accompagnait le vieux,
chuchota:
— Tu n’as pas tiré assez fort, grand-père; ou
bien leur mécanique est démolie. Veux-tu que j’essaye?
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Des gens ennuyés étaient ceux qui avaient abandonné leur culture au début de la guerre, soit parce qu’ils se croyaient assez riches, soit qu’ils manquaient de bras et qu’ils ne se trouvaient plus en force, les jeunes étant partis.

Bien avisés au contraire, ceux qui avaient tenu bon ! Il leur fallait trimer, cela va de soi ; tout le monde sortait aux champs : les femmes, les enfants, les chétifs et jusqu’aux vieux hors d’âge. Mais aussi, la récompense venait !
Le blé se vendait à un très haut prix et le bétail n’avait plus cours. Quant au lait… Quant au lait qui était la grosse affaire de Fougeray, si l’on en parle, il vaut mieux n’en pas parler trop clairement… Car le gouvernement avait taxé le beurre.

On prenait l’argent du lait et on le mettait avec l’argent du blé, avec l’argent des pommes de terre, l’argent du bétail et l’argent des allocations que tout le monde avait bien finir par obtenir.

Et, encore une fois, il serait très méchant et tout à fait absurde de prétendre que cela faisait oublier le chagrin des séparations. Tout au plus pourrait-on dire que cela le rendait moins visible chez certains.
Les gros cultivateurs faisaient fortune ; les petits payaient leurs dettes et arrondissaient leurs biens. Les paysannes, quand elles allaient à la ville, dressaient la tête devant les dames.

A Fougeray, le curé en soutane élimée, le facteur et le maître d’école traînant des sabots plats, n’étaient plus du tout considérés. Il n’y avait guère au-dessous d’eux qu’un vieux réfugié belge, Jorden le dentelier.
Peu à peu, une fièvre d’orgueil gagna tout le monde. Les fermiers voulurent être propriétaires ; ceux qui avaient un champ en voulurent deux…et non point dans un an, dans deux ans, après la guerre, mais tout de suite.
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A Fougeray, ce printemps là [1918], la guerre causa de grands deuils. Les ennemis ayant tapé comme des fous – dans leur hâte d’en finir, disaient les journaux – les pauvres qui se trouvèrent aux points de grande bataille furent, encore une fois, décimés.

Six du village y laissèrent leur vie : deux petits gars tout jeunes et quatre anciens à brisques qui avaient passé partout.
Il n’y a que les menteurs pour dire qu’ils ne furent pas pleurés.
Il faut remarquer seulement que jamais, de mémoire d’homme, et même jamais depuis les temps des temps, il n’était entré autant d’argent chez ceux de Fougeray.

Il y avait environ deux ans que les produits de la terre se vendaient avantageusement. Cela avait été d’abord une surprise et puis ont s’était vite habitué à voir monter les prix de façon gaillarde
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J’ai eu besoin de pain, dans ma vie… je n’ai jamais eu besoin de bonheur… Qu’est-ce qu’ils ont donc tous à me chanter avec leur bonheur ? Ma défunte voulait du bonheur…, et puis mon fils, et puis ma bru…

Et te voilà, toi aussi, maintenant, avec ton cœur mou ! Qu’ont-ils donc dans la poitrine, ceux de mon nom ? Le bonheur ! Il n’y a pas de bonheur… Il y a des gens qui savent se tenir droit et d’autres qui se couchent, tout de suite las… Éveline Mazureau, avant de songer au bonheur, il faut tenir sa maison, il faut lever l’honneur de la famille !
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Les gens de la ville, ils n’y connaissent rien ! Il n’y a pas de contrôleurs pour les fromages… […] Les gros riches, ils aiment les bons fromages blancs à la crème…, les bons La Mothe au lait de chèvre…, goûtez-moi ça belle madame !… C’est très sain pour les malades ! Hi ! Hi ! Hi !
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Honoré sortit dans la cour, cherchant la servante. Elle traînait ses sabots aux abords du poulailler. Il lui fit un signe d’appel mais elle ne bougea point.

C’était son habitude, à elle, de ne pas se trouver dans la maison pendant qu’ils mangeaient. Pour la faire rentrer, il fallait un événement.

Honoré rusa. Courant à la petite table il attrapa une poule et, revenant au seuil, la leva, gloussante et hérissée, au-dessus de sa tête.
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Bernard est arrivé à la maison et le déjeuner nous
attend.

Ils marchèrent en silence et puis Mazureau dit :
— Ce serait ma volonté d’acquérir ce champ.

Il me tente beaucoup plus que d’autres qui le
valent ou qui sont meilleurs, parce qu’il nous a
appartenu autrefois ; c’est mon grand-père qui
l’a défriché... Mais je ne serai pas seul à le vouloir...
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Le médecin reprit son siège et traça rapidement quelques mots illisibles.

Comme il signait, une larme tomba sur le papier ; il l’essuya du bout de son doigt et jura très doucement le nom de Dieu.
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J’ai eu besoin de pain, dans ma vie… je n’ai jamais eu besoin de bonheur… Qu’est-ce qu’ils ont donc tous à me chanter avec leur bonheur ? Ma défunte voulait du bonheur…, et puis mon fils, et puis ma bru…

Et te voilà, toi aussi, maintenant, avec ton cœur mou ! Qu’ont-ils donc dans la poitrine, ceux de mon nom ? Le bonheur ! Il n’y a pas de bonheur… Il y a des gens qui savent se tenir droit et d’autres qui se couchent, tout de suite las… Éveline Mazureau, avant de songer au bonheur, il faut tenir sa maison, il faut lever l’honneur de la famille !
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