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Critique de Minimouthlit


je ne savais pas grand-chose de la colonisation australienne, ni du génocide des Aborigènes ou encore des Stolen Generations. À travers les personnages de Joshua et Ruby, Pascale Perrier nous parle de cette pratique légale en Australie de 1909 à 1969 qui permettait au gouvernement de retirer aux Aborigènes les enfants métisses. Ceux-ci étaient alors confiés à des familles australiennes ou à des institutions qui se chargeaient d'en faire de « bons petits Australiens » grâce à un déracinement complet dès leur plus jeune âge. le gouvernement allait même jusqu'à séparer les fratries afin de leur faire oublier tout de leurs origines et de leur culture. Tout cela était organisé dans le cadre de la politique White Autralia, l'Australie aux Blancs.
J'ai beaucoup aimé la manière dont Pascale Perrier réussit à parler de tous les aspects des Stolen Generations à travers ses différents personnages. D'un côté, on a Joshua qui a eu « la chance » de se retrouver dans une famille d'accueil, puis on a Ruby qui a grandi en orphelinat ou encore William qui arrive plus tard dans l'histoire et qui a passé son enfance dans ces institutions catholiques chargées d'inculquer la culture blanche aux petits Aborigènes. On découvre ainsi les trois styles de vie qui étaient réservés à ces enfants arrachés à leur famille. Pascale Perrier nous fait également découvrir l'horreur des réserves aborigènes et la manière dont ces peuples ont été déchus de leurs droits jusqu'à sombrer dans l'alcoolisme et la violence.

J'ai également beaucoup apprécié la manière dont Pascale Perrier a introduit un racisme ambiant dans son roman. En effet, grâce à des personnages blancs comme Isabelle, la petite copine de Joshua, ou Margaret, sa mère adoptive, le lecteur découvre la manière dont les colons australiens perçoivent les Aborigènes : ce sont des gens pauvres qui sont alcooliques, voleurs, drogués, violents… Et non seulement les blancs pensent ainsi, mais on remarque que même les jeunes Aborigènes comme Joshua et Ruby ont subi ce « lavage de cerveau » et ont ainsi, par moments, honte de leur culture et se sentent inférieurs aux Blancs.

Enfin, j'ai adoré le cheminement des différents personnages et notamment de Joshua, ce garçon qui finalement n'est ni Aborigène, ni Australien et qui tente de découvrir ses origines et de se forger sa propre identité. Au final, même si les choses ne se passent pas forcément comme prévu, tout le monde évolue dans cette histoire et se découvre un peu plus. Stolen est un véritable roman initiatique qui nous rappelle à quel point avoir des origines et une famille sont des éléments primordiaux dans notre construction identitaire. C'est un roman profond qui touche ses lecteurs tout en leur faisant découvrir un pan de l'Histoire bien trop méconnu.

Lien : https://minimouthlit.com/201..
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