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Critique de Dridjo


La construction du roman "Les faibles et les forts" est assez originale, désarçonnante. La première partie se déroule en 2010 et voit se succéder des chapitres correspondant aux voix de différents membres d'une famille. le lecteur est mis dans une position omnipotente est "lit" les pensées de chacune des personnes qui a assisté à la perquisition brutale de la police. A la recherche de drogue les policiers ont brutalisé Marcus, le fils aîné, l'obligeant à se dessaper dans le salon familial, à s'exhiber le cul à l'air en présence de sa grand-mère Mary-Lee, sa mère Dana – mère des cinq enfants avec trois différents père –, ses frères Wes l'indépendant malicieux et Johna en totale admiration pour son grand-frère, la petite Déborah à l'orée d'une adolescence qui s'annonce tortueuse et la petite Vickie.
Après avoir mis la maison sans dessus-dessous les flics sont partis, laissant derrière eux des tempêtes de frustrations et de rages dans les esprits de chacun.

L'exercice est bien mené. le lecteur passe successivement dans la tête de chacun et vit avec chaque personnage l'épisode brutal de la fouille. Nous naviguons dans les colères de chacun, les désespoirs, les récriminations d'une famille à la dérive sociale. le pire c'est qu'on a l'impression qu'ils se tiennent plus, les uns et les autres, responsables de l'humiliation plutôt que la brutalité policière. Elle leur semble à tou(te)s normale, évidente. C'est perturbant.

Puis, brutalement, Judith Perrignon nous ramène en Juin 1949, à Saint-Louis. Cette fois-ci nous sommes dans une narration classique qui nous met dans la tête d'une Mary-Lee adolescente qui vit les premières heures de l'ouverture des piscines aux Noirs. Son frère Howard fait partie de ces premiers intrépides qui osent s'aventurer dans des bassins "publics" réservés pourtant aux blancs. Et les réactions qui s'en suivent. le lecteur ne subit ni les coups ni les crachats, mais c'est d'une violence psychologique telle que des larmes de rage pourraient vous humidifier les yeux. Pourraient.

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