AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Saiwhisper


Une pépite pleine de délicatesse, d'émotions et de secrets… J'avais déjà adoré « Les oubliés du dimanche », mais ce roman me donne l'impression de surpasser son prédécesseur ! le contexte est original et dépaysant. Pour ma part, je n'avais encore jamais lu d'histoire dont le lieu principal est un cimetière… L'auteure brosse un portrait à la fois enchanteur, douloureux, insolite, doux et poétique du lieu. Aux côtés de Violette, l'héroïne, on y découvre plusieurs personnages comme Nono, Gaston et Elvis les fossoyeurs, les officiers des pompes funèbres ou encore ce prêtre qui veut un enfant, mais ne donne son amour qu'à Dieu. J'ai tellement aimé tout ce petit monde ! Parfois, Valérie Perrin narre les petites habitudes des familles de ceux qui viennent se recueillir. Certains personnages viennent également se confier à l'héroïne. On a là des moments à la fois émouvants, tristes, beaux, amusants et tellement crédibles. C'est fou comme on se croit avec les protagonistes. On y est vraiment. On sent que l'auteure s'est documentée et qu'elle a conversé avec des gens de ce métier… La plume dégage tant de mélancolie et de simplicité ! Et que dire de ces épitaphes toujours pleins de justesse au début de chaque chapitre ? C'est tout simplement brillant…

Grâce à la narration alternée, on va découvrir le passé de Violette : son enfance difficile et sa rencontre avec Philippe, qui la bouleversera à jamais… Ce que j'ai aimé avec l'auteure, c'est qu'elle m'a appris à détester Philippe pour son côté volage, pervers, violent, renfermé, solitaire et « je m'en foutiste ». Ses agissements et les quelques paroles qu'il nous offrait une image sombre et terrible de lui. Et puis, à partir du dernier tiers du livre, ma vision de lui a complètement basculé. J'ai compris. Je me suis sentie touchée par la vérité et impuissante. le gros mystère qui émerge peu à peu dans l'intrigue a créé des noeuds dans ma gorge. J'avais envie de pleurer… de plus, je ne m'attendais pas à une telle finalité. C'était terrible et inattendu. Valérie Perrin a su me surprendre, m'émouvoir et m'emporter loin avec ses personnages. Décidément une auteure à suivre ! D'ailleurs, ce que j'avais aimé dans son premier roman, je l'ai retrouvé dans ce titre. En effet, elle utilise quelques similitudes scénaristiques comme l'idée de multi-récits, de romance touchante et imprévue, des secrets de famille ou de ces mystères qui vont émerger progressivement. Il y a également l'idée de ne pas savoir lire et d'apprendre à le faire qui est ressortie dans cette histoire. En effet, Violette a appris à lire de façon autodidacte pour une personne chère à son coeur. Cela m'a beaucoup émue et m'a rappelé l'un de ses personnages de « Les oubliés du dimanche ». On sent que ce sont des thèmes importants pour Valérie Perrin.

Malgré sa couverture épurée et son résumé plein d'espoir, ce récit n'appartient pas vraiment au registre feel good. On est sur un drame. Certes, certains passages m'ont arraché quelques sourires et m'ont fait rire, mais j'ai surtout été bouleversée par certains passages… le thème du deuil est vraiment très bien retranscrit… On ne peut qu'être touché par ce récit, notamment avec cette histoire de chaudière… le contexte est lourd, mais tellement réaliste et bien dépeint ! Des personnages complets et non manichéens auxquels on s'attache malgré leurs actes ou leurs cicatrices. Une plume captivante et formidable. Des thématiques qui nous touchent tous comme la vie, la mort, le deuil, la famille, le temps qui passe, les drames, l'amour et la renaissance. Quasiment un coup de coeur que j'ai déjà partagé à des proches afin d'en discuter et que je vais recommander au prochain club des lecteurs de ma bibliothèque. Un grand merci à Babelio et aux éditions Albin Michel qui m'ont permis de découvrir ce merveilleux roman… Et merci à l'auteure pour ce très beau moment fort en émotions.
Lien : https://lespagesquitournent...
Commenter  J’apprécie          392



Ont apprécié cette critique (38)voir plus




{* *}