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Critique de Franz


Johannes Orth a encore des comptes à régler. Après avoir dit adieu à la belle Anna qui retient ses larmes, il quitte Oushouaya pour Punta Arenas à bord de la canonnière chilienne Huemel, sur une mer qui elle laisse aller ses lames. Plus tard, à l'aide de son ami Jason Law, skipper solitaire, il accoste sur la côte fuégienne et retrouve son ancien trois-mâts naufragés trois ans auparavant avec Milly à son bord. Johannes (ou plutôt Jean-Salvator) se recueille sur sa tombe mais les hommes de main de Julius Popper sont à l'affût. La cabane servant de sépulture est incendiée. Elle n'en devient que davantage ardente et Johannes Orth, dissimulé à la lisière, voit rouge. Il tire et se carapate, les nervis aux trousses. Finissant englué dans un marigot, il préfère se suicider d'une balle dans le crâne plutôt que d'être livré à Popper.
Il est souvent difficile de finir en beauté une série. le 4e tome de Cap Horn est captivant de bout en bout et donne du liant à l'ensemble de l'histoire. Johannes Orth se dévoile un peu plus mais conserve néanmoins quelques mystères quant à ses origines et aux raisons de sa fuite depuis l'Ancien Monde. Il n'est pas uniquement le prince de l'âme de Milly, son aimée défunte ; il possède une grandeur d'âme qui trouble ceux qui le côtoient. Cela ne l'empêche pas de rendre les coups reçus et de se défendre avec une froide détermination. Cap Horn est une série d'aventures conçue dans sa globalité dès 2003 sur 200 pages. Les aléas de la vie et les contingences du métier ont contraint les auteurs à ne voir aboutir leur projet que dix ans plus tard. Les personnages de la série sont tous habités et quelques uns sont poignants. Christian Perrissin s'est inspiré de personnes réelles comme dans le cas du capitaine Jason Law qui n'est autre que le légendaire marin américain Joshua Slocum (1844-1909) dont la circumnavigation sur son sloop rafistolé, le Spray, (24 avril 1895-27 juin 1898), reste un récit initiatique inaltérable. Malgré le fort potentiel de la saga, aucune suite ne verra le jour aux dires du scénariste. C'est probablement bien mieux ainsi. Les terres des confins, infiniment mélancoliques, auront les derniers mots et les ultimes silences quand les vies s'effacent sans laisser d'autre trace qu'un filament ténu dans la mémoire du paysage.
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